Opération kèlètigui : «L’armée malienne n’est pas en train de se réarmer pour Kidal, mais…», dixit le colonel Souleymane Dembélé

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Les responsables de la Direction de l’information et des relations publiques des armées (Dirpa) étaient face à la presse, le lundi 3 avril dernier, pour faire le point de la situation sécuritaire du pays au compte du mois de mars. L’initiative appartient toujours aux FAMa sur le terrain. Certes, il y a eu mort d’hommes, mais moins  d’incidents d’engins explosifs improvisés (EEI) durant ce mois de mars (5 cas). Plus de 160 terroristes neutralisés en mars.

« Les activités opérationnelles ne s’arrêtent pas tant que la paix n’est pas là. Même là, les militaires vont continuer à protéger les populations et de leurs biens», a souligné d’entrée de jeu le colonel Mariam Sagara, la directrice adjointe de la Dirpa.

D’après elle, tous les jours les FAMa cherchent à s’améliorer sur le terrain. Et une armée, plus elle progresse, plus elle planifie une autre opération. Pour dire que les FAMa ont toujours évolué sur le terrain et de façon très active à travers l’opération kélétiki qui existe dans le plan Maliko. «On adapte les opérations à la situation générale. L’armée malienne adapte ses combats à ses moyens reçus. Avec le Burkina Faso, l’armée malienne a également planifié des opérations contre le terrorisme. Avec les forces de défense de ce pays frère, les FAMa travaillent main dans la main pour détruire les sanctuaires terroristes. Les terroristes circulent entre les deux pays. Quand le Mali frappe ici, ils se retrouvent au Burkina. Quand eux les frappent, ils reviennent au Mali. Pour contrer cela les deux pays vont désormais travailler ensemble car ils mènent un seul combat. C’est toujours l’opération Kélétiki qui continue sur le terrain», a-t-elle expliqué.

Aux dires du colonel Sagara, les FAMa mènent leur opération sur le terrain en trois (3) phases. Il s’agit de l’opération aérienne, l’opération terrestre et des actions humanitaires. Cette dernière phase permet aux populations de se déplacer et mener leurs activités au quotidien. «Nous aidons les populations à rejoindre les zones difficiles d’accès avec la situation des EEI et les bandits qui bloquent les convois de cars », a-t-elle souligné. Pour la situation aérienne ils ont eu à faire 535 vols dont 184 vols d’appui feu, 232 vols pour transport avec 3192 pax et 117,443 tonnes de cargo. Et 119 vols de reconnaissance.

En effet, selon le colonel Sagara, les FAMa continuent la pression sur les groupes armés terroristes. Durant le mois de mars, sur les 64 missions effectuées, il y a eu 16 opérations aéroportées, 32 missions de reconnaissance offensive et 16 missions de frappe aérienne. Ces opérations ont concerné  Balaguina, Diallo, Songo et Mondoli, dans le secteur de Bandiagara. Boulkessi, dans le secteur de Sévaré, Ounkoro, dans la localité de Bankass. Aussi à Tougou Ndobougou et Hadji-wèrè pour le cercle de Ségou et de Niono, Laourou et Kéra dans le secteur de Tenenkou et Diafarabé. Sans oublier Moura et Korondoli dans le secteur de Sofara et Djenné. Autres localités concernées par les opérations FAMa sont: Ménaka, Ansongo, Douentza, Boni, Gossi, Mandiakoye, Boura et Kimparana.

 

A l’en croire, le bilan de ces opérations fait état de 168 terroristes neutralisés, 91 interpellations, 54 armes saisies dont 2 PKM, 49 PM, 2 LRC, 1 fusil de chasse. À cela s’ajoutent la récupération de 19 véhicules, 38 motos et la destruction de 13 engins explosifs improvisés (EEI) et 20 bases terroristes détruites. Malheureusement, côté Forces armées maliennes, il y a eu 10 morts et 15 blessés. Par ailleurs, elle dira que l’armée a récupéré plus d’une centaine de bœufs dans la localité de Kaplo (Sévaré) et plus de 20 sacs de 100 kg de maïs dans la localité de Diakouri. En outre, elle a escorté 150 véhicules durant la même période.

«Il y a eu moins  d’incidents EEI »

Depuis 2022, les engins explosifs improvisés ont causé la mort de 45 personnes et ont blessé 281 autres au Mali, selon le service de lutte anti-mines de l’ONU. Les équipes démineurs des forces armées maliennes sont déployées sur le terrain et mènent des travaux gigantesques pour limiter les dégâts de ces EEI. « La situation sécuritaire du mois de mars a été marqué par des attaques en embuscade, tirs indirects et poses des EEI contre les FAMa et les populations civiles. Elle se résume comme suit : 5 incidents EEI, 12 attaques directes et indirectes, des actes de braquage et d’assassinat ont été moins marquants par rapport au mois de février», a-t-elle dit.

Des terroristes déposent les armes

La montée en puissance des FAMa se matérialise sur le terrain. Pour preuve, selon plusieurs sources, dans la région de Mopti et ailleurs beaucoup de terrorismes sont en train de déposer les armes car ils estiment qu’ils ont été floués par leurs leaders soit pour la nature de leurs combats, soit pour avoir minimisé la puissance de feu des FAMa. « Il y a beaucoup de terroristes qui déposent les armes et qui viennent vers l’armée pour dire qu’ils ont fait des erreurs, et maintenant qu’ils veulent arrêter de faire des combats. Et on est en train de voir comment faire pour leur donner quelque chose parce que ce sont des gens endoctrinés. Il y en a qui comprennent que la situation n’était pas ce qu’on leur a expliqué. Il en avait pris conscience mais ils n’arrivaient pas à s’en sortir. Et il y a d’autres ils sont là-dans, ils voient la menace venir, ils déposent les armes pour revenir dans la civilisation», a-t-elle avoué.

Attention à la désinformation! Avec l’acquisition des nouveaux équipements militaires et la puissance de feu des FAMa sur les ennemis, certaines personnes veulent faire croire que cette dynamique enclenchée contre les terroristes cible plutôt Kidal. Que nenni!

« Il y a des supputations sur les réseaux sociaux. Les esprits malveillants sont en train de penser et dire que les FAMa sont en train de se réarmer pour récupérer Kidal. On n’est pas dans cette dynamique. Les autorités maliennes et les FAMa restent attachées à l’Accord pour la paix et la réconciliation. Donc, aucune action néfaste ne serait adressée à l’égard de Kidal. L’armée malienne n’est pas en train de se réarmer pour Kidal, mais pour lutter contre le terrorisme», a ajouté le colonel Souleymane Dembélé, directeur général de la Dirpa.

«Il n’y a pas sur cette terre un militaire qui respecte le droit de l’Homme comme les militaires maliens. Très souvent, nos militaires arrêtent même leurs opérations pour donner des coups de main aux populations en difficultés. On n’a jamais tué quelqu’un qui n’a rien fait, jamais un paisible citoyen. On cherche toujours à savoir ce qui se passe sur le terrain avant les opérations. Même avec les aéronefs, les recherches sont faites en profondeur pour éviter les actions pouvant nous porter préjudices», a-t-elle indiqué. Pour rassurer que les FAMa, en plus du respect de l’accord pour la paix et la réconciliation, s’inscrivent dans le respect strict des droits de l’Homme et du droit international humanitaire.

« Avec les aéronefs, les recherchent sont faites aux profondeurs et il n’y a pas une zone sur le territoire national où l’armée ne peut pas intervenir », a affirmé le colonel Sagara avec fierté. Pour dire que l’armée malienne couvre maintenant tout le territoire malien. Qu’il n y a pas une portion de terre où les terroristes ne sont pas inquiétés au Mali. Raison pour laquelle ils mènent des actions isolées soit contre les populations civiles, soit contre les postes de contrôle où il n’y a pas assez d’hommes. «Les actions isolées ne vont pas nous décourager. Bien au contraire. Il faut noter également que les bandits armés se substituent aux terroristes pour commettre leur forfait sur les paisibles citoyens», a-t-elle précisé.  Pour identifier les coupeurs de route et certains qui enlèvent les bétails. D’après ses explications, les terrorismes le font pour avoir des sources de revenus, mais les bandits s’investissent également dans ça pour créer la confusion. Et de nos jours, l’armée malienne est capable de faire la différence et sévir.

«À travers nos acquisitions, nous sommes capables,  nous avons les moyens de faire ce que nous pouvons et ce que nous voulons sur le territoire malien», a-t-elle déclaré.

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