Mali : « la corruption et l’enrichissement illicite des agents publics sont dus d’abord à des causes institutionnelles (…) », selon le président de l’OCLEI, Moumouni Guindo

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Dans le cadre de la célébration de la journée africaine de lutte contre la corruption, l’Office Central de Lutte Contre l’Enrichissement Illicite (Oclei) en collaboration avec l’Université des Sciences Juridiques et Politiques (USJP) a organisé une conférence-débat à la Faculté des Sciences Administratives et Politiques (FSAP) sur le thème : « La Convention de l’Union africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption, 20 après : réalisations et perspectives ». C’était le mardi 11 juillet sous l’égide du médiateur de la République, Sanogo Aminata Mallé.

La corruption et l’enrichissement illicite sont corrélés, nocifs et pernicieux, dangereux et graves ; ils sont transnationaux mais aussi transversaux.  Citant le groupe de travail de l’Union africaine dit groupe de haut niveau Thabo MBEKI, le président de l’Office Central de Lutte Contre l’Enrichissement Illicite (Oclei), Moumouni Guindo a indiqué que : « L’Afrique perd au moins 50 milliards de dollars par an du fait des transactions illégales. »

Au Mali, assure le président Guindo, une recherche publiée en 2020 a évalué à 1.266 milliards de FCFA les pertes financières et les gaspillages subis par l’Etat de 2005 à 2019. Une somme suffisante pour construire des centaines d’écoles et de centres de santé.  « Les fonds illicites sont dissimulés dans l’immobilier, les métaux précieux, les valeurs mobilières et les dépôts à terme dans les banques, au Mali et à l’extérieur », a-t-il expliqué.

La lutte contre la corruption est une des préoccupations majeures des autorités de notre pays

A en croire, le président de l’Oclei, la corruption et l’enrichissement illicite des agents publics sont dus d’abord à des causes institutionnelles, législatives et règlementaires, notamment les insuffisances des textes qui favorisent leur contournement par les agents publics et privés ; ensuite à des causes économiques y compris les ambitions d’enrichissement personnel et la faiblesse des rémunérations. Il y a aussi des causes juridiques et judiciaires, des causes socioculturelles et des causes politiques.

La lutte contre la corruption est une des préoccupations majeures des autorités de notre pays, a rappelé le médiateur de la République, Sanogo Aminata Mallé, représentant le ministre de la Refondation. Car dit-elle, la corruption a des impacts négatifs sur tous les aspects de la société. « Elle compromet le développement social et économique et sape les institutions démocratiques et l’état de droit. Elle est le principal obstacle au développement économique et social dans le monde », a-t-elle expliqué.

Mais avant, le vice-recteur de l’USJP, le Pr Mamadou Lamine Dembélé, a salué la tenue de cette conférence-débat à la FSAP, qui marque selon lui le début d’un cadre de collaboration entre l’Université et l’Oclei. Il faut rappeler que la Journée africaine de lutte contre la corruption a été instituée par l’Union africaine en 2017, pour commémorer la signature de la Convention africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption, intervenue le 11 juillet 2003. Elle est l’occasion pour les Africains de jeter un regard rétrospectif sur la lutte contre la corruption dans leurs communautés afin de voir ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas et ce qui est à améliorer.

Abdrahamane SISSOKO/maliweb.net 

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