Tout comme la Russie, le Mali demeure attaché aux conventions internationales qu’il a signées en matière des Droits Humains. Le ministre des affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a été tranchant en la matière. « Nous travaillons avec la Russie pour pouvoir dépolitiser la question des Droits de l’Homme », a-t-il martelé.
C’est à travers une conférence de presse conjointement animée par son homologue russe, Sergueï Lavrov, le mardi 07 février dernier, dans les locaux du Ministère des Affaires Etrangères que le ministre Malien des affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a clairement évoqué les soucis du peuple Malien, qui se résument à la lutte contre le terrorisme.
A l’occasion de cette visite d’amitié et de travail accordée à Sergueï Lavrov par son homologue Malien, plusieurs points ont été abordés, à savoir le processus politique de la transition, notamment l’opérationnalisation en cours des réformes institutionnelles et politiques, l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, la coopération militaire, économiques, entre autres.
Le ministre Diop n’est pas passé par quatre chemins pour répliquer à ceux qui accusent le Mali de violation de Droits de l’Homme, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. « Notre action aujourd’hui, c’est comment travailler pour lutter contre le terrorisme et leurs sponsors étrangers, parce que le terroriste n’est pas seul, dans certains cas », a-t-il d’abord expliqué.
Le Chef de la diplomatie malienne est formel, « le terrorisme est fabriqué pour déstabiliser » les pays africains qui font « tout pour pouvoir y répondre ». « La situation sécuritaire à laquelle nos pays font face peut avoir son origine plus loin. Je crois que c’est l’intervention occidentale en Lybie qui nous a mis dans le pétrin où nous sommes et qui a fondamentalement changé la donne, et jusqu’à ce jour, notre pays se bat souvent seul pour faire face à ces Groupes criminels » peste le ministre.
Et le ministre des Affaires étrangères de revenir longuement sur la question des Droit humains. « Mais malheureusement, on est toujours accusé de violation de Droits de l’Homme », regrette-t-il. Avant de poursuivre : « Souvent par des Groupes Terroristes qui se transforment en témoins pour accuser l’Etat. Nous savons que les Droits de l’Homme sont aujourd’hui instrumentalisés et politisés pour des agendas cachés qui visent souvent à renverser des régimes pour pouvoir atteindre un certain nombre d’objectifs. Ceci, nous le savons. Nous travaillons avec la Russie pour pouvoir dépolitiser la question des Droits de l’Homme Le Mali comme la Russie demeurent attachés aux conventions internationales que nous avons signées en la matière. »
Aux dires du ministre Diop, les Droits de l’Homme ne sont l’apanage d’aucune civilisation, d’aucune communauté, d’aucun groupe, en particulier. « Cette question doit être abordée avec humilité en comprenant que nous venons d’une ancienne civilisation, ici, une civilisation humaniste, une des premières Constitutions, celle de ‘’Kouroukanfouga’’ en 1236 qui a été adoptée, qui a des dispositions par rapport à la protection des Droit de l’Homme », a-t-il conseillé aux donneurs de leçons en Droits de l’Homme, qu’il avoue recevoir « avec beaucoup de peine ». « Nous devons tous apprendre, nous devons tous nous améliorer, mais nous voulons vraiment rappeler cela », a-t-il réitéré.
Il faut noter que le terrorisme est aujourd´hui une des plus graves menaces à la paix et à la sécurité des Etats du Sahel. Ce phénomène constitue un frein au développement des pays, singulièrement le Mali. De 2012 à nos jours, la multiplication des attentats et des attaques terroristes sur notre territoire par des groupes terroristes confirme l´existence d´un réel défi sécuritaire.
O. Sawadogo et S. Coulibaly