Ces vétérans de l’armée française étaient jusque-là obligés de résider au moins six mois de l’année en France pour toucher cette pension.
D’anciens tirailleurs sénégalais vont pouvoir rentrer dans leur pays d’origine tout en touchant leur minimum vieillesse, selon une information de Franceinfo ce mercredi. Une vingtaine de dossiers ont même déjà été validés, explique au média le ministère des Solidarités.
“C’est un extrême soulagement”, déclare à BFMTV.com Aïssata Seck, présidente de l’Association pour la mémoire et l’histoire des tirailleurs sénégalais, qui explique “batailler” depuis plusieurs années sur ce sujet. “Beaucoup ont demandé à rentrer” dans leur pays d’origine, fait-elle valoir.
Jusque-là ces vétérans devaient vivre au moins six mois de l’année en France pour toucher leur pension. Aïssata Seck raconte que certains se sont vus retirer leur allocation pour avoir dépassé de seulement quelques jours le délai. Ils pourront désormais vivre complètement dans leur pays d’origine.
Moins de 80 vétérans âgés de plus de 90 ans
Une quarantaine de ces anciens soldats sont actuellement recensés en France d’après l’Office des anciens combattants, mais selon Aïssata Seck, il y en a, en réalité, “un peu moins de 80”, et tous sont très âgés, “le plus jeune a 90 ans”.
Créé par Napoléon III en 1857 au Sénégal, d’où son nom, le corps d’infanterie des tirailleurs participe “à toutes les campagnes coloniales menées par la France”, explique le ministère des Armées. Ils furent également plus de 200.000 à se battre lors de la Première Guerre mondiale, 150.000 pour la Seconde ou encore 60.000 en Indochine.
Ces troupes ne sont pas seulement composées de soldats sénégalais puisque ses membres ont – jusqu’à la dissolution de ce corps dans les années 1960 – été recrutés dans différents pays d’Afrique subsaharienne. Les anciens tirailleurs en vie aujourd’hui sont toutefois principalement sénégalais.
Oubliés des politiques français pendant des décennies, les tirailleurs sénégalais et leurs héritiers déplorent, encore aujourd’hui, un manque de reconnaissance, notamment du fait de retraites inférieures à celles de leurs frères d’armes français. “Leur pension d’invalidité n’est toujours pas au niveau des pensions françaises”, explique par exemple Aïssata Seck.