Obsèques de feu le capitaine Bakary Goïta : Des funérailles à la dimension de l’illustre disparu

L’émotion a envahi ce lundi dans l’après-midi le stade Mamadou Diarrah de Koulikoro où ont eu lieu les obsèques de feu le capitaine à la retraite Bakary Goïta, père du président de la Transition, le colonel Assimi Goïta. Il a été rappelé à Dieu le dimanche dernier au Centre hospitalier universitaire de Kati des suites d’une longue maladie.

La cérémonie des funérailles s’est déroulée en présence des autorités, des diplomates accrédités au Mali, des personnalités de la société civile et des confessions religieuses, des membres de l’Office national des anciens combattants et d’une foule nombreuse. Le président du Conseil national de Transition du Burkina Faso, à la tête d’une fortement délégation et le ministre de la Défense de la Mauritanie, ont été envoyés par leurs pays respectifs pour partager avec le peuple malien ce moment de grande tristesse.

C’est aux environs de 16 heures que le chef de l’État, le colonel Assimi Goïta, en compagnie du président du Conseil national de Transition, le colonel Malick Diaw, du Premier ministre Choguel Kokalla Maiga, des membres du gouvernement, des autorités administratives locales, s’est installé dans la loge officielle.

ENGAGÉ VOLONTAIRE- La cérémonie a été marquée par la lecture de l’oraison funèbre, la prière mortuaire sur la dépouille de l’illustre disparu et des témoignages. Dans son oraison funèbre, le Grand chancelier des ordres nationaux, le général Sagafourou Guèye, a indiqué que feu le capitaine Bakary Goïta, né en 1938 à Moribila (Région de San), fut engagé volontaire dans les forces armées françaises en juin 1956. Il obtiendra le grade de caporal en novembre 1956, puis sergent en 1957. De Tamatave (Madagascar), le jeune militaire débarqua à Marseille (France), le 3 octobre 1960. Il est libéré de ses obligations militaires vis-à-vis de l’armée française le 28 mai 1961.

Ayant le métier des armes dans le sang, patriote convaincu, Bakary Goïta décida de mettre son expérience, son savoir-faire et ses compétences au service de la jeune armée malienne en gestation. Il est alors engagé volontaire dans l’Armée malienne à compter du 1er janvier 1962. Ses qualités intrinsèques lui valurent d’être désigné pour suivre un stage d’officier à l’école d’application du génie en France, puis un autre stage aux États-Unis d’Amérique, d’où il revint diplômé en mécanique du génie en 1965.

Le savoir-faire dont l’officier Goïta fait montre à son retour, le besoin qu’avait l’Armée malienne d’avoir des spécialistes en langues étrangères et les prédispositions qu’on trouvait en Bakary Goïta, le désignèrent naturellement pour un nouveau stage aux États-Unis en septembre 1971. Il revint avec un diplôme de langue anglaise et un autre de dépannage électronique.

CALME OLYMPIEN- L’officier Goïta mettra ainsi sa maitrise de la langue de Shakespeare au service du pays en tant que d’abord instructeur et ensuite directeur du laboratoire de langue. À ce niveau, il s’est particulièrement distingué par le perfectionnement de plusieurs promotions dans cette langue. C’est de sa paisible retraite obtenu le 31 décembre 1993 que feu le capitaine Bakary Goïta a vu son fils, le colonel Assimi Goïta, prendre les rênes du Mali, en 2020.

«Feu le capitaine à la retraite Bakary Goïta nous laisse orphelin de sa sagacité, de son calme olympien et de sa légendaire clairvoyance. La tristesse qui étreint sa famille et ses proches est aussi celle du peuple malien tout entier. Pour services rendus à la nation, il a été décoré de la médaille du Mérite national avec effigie abeille en 1981. Feu le capitaine Bakary Goïta a reçu hier à titre posthume la médaille de Chevalier de l’ordre national», a déclaré le Grand chancelier des ordres nationaux.

Selon le général Guèye, dans ces moments délicats que traverse notre pays, l’exemple d’hommes et de femmes comme feu le capitaine Bakary Goïta doit nous servir d’éclairage, afin de nous attirer tous telles des lucioles vers la lumière qu’ils furent, dans l’unité, l’humilité, dans notre désir profond de féconder l’homme malien au détriment de nos egos, afin que triomphent les idéaux de paix et de bonheur qui lui étaient si chers.

Le lieutenant à la retraite, Amadou Touré, au nom de la famille du défunt et de ses compagnons, a témoigné du patriotisme et du sens élevé du devoir de l’homme. «Il a tout donné à l’Armée malienne sans rien demander en retour», a assuré Amadou Touré, ajoutant que feu le capitaine Bakary Goïta a reçu plusieurs lettres de félicitations de ses supérieurs lorsqu’il était actif.  

Après l’exécution de la sonnerie au mort, la dépouille a été remise à sa famille. Sur place, l’imam El Hadji Boubacar Niaré a dirigé la prière mortuaire. Feu le capitaine à la retraite Bakary Goïta repose pour toujours au cimetière de Koulikoroba.