Mali : les religieux s’organisent contre la laïcité dans la Constitution à 40 jours du référendum

Estimated read time 4 min read

Alors que le gouvernement a annoncé, le vendredi dernier,  la convocation du collège électorale pour les élections référendaires le 18 juin  2023, un mouvement de soutien  à la Ligue malienne des imams et érudits (Limama) contre la laïcité dans la Constitution vient de voir le jour. Parmi ces organisations, la CMAS de l’imam Mahmoud Dicko.  

Allons-nous vers la création d’un front contre  le ‘’oui’’ lors du référendum constitutionnel du 18 juin prochain ? Le samedi dernier, à  Bamako,  une vingtaine d’organisation de la société civile  de tendance religieuse, notamment la CMAS de l’imam Dicko, ont apposé leur signatures sur une déclaration formant un front commun contre la laïcité dans la Constitution. Ces organisations, dont on nomme des associations culturelles et politiques, disent  s’unir pour obtenir du Président de la Transition  le retrait du principe de laïcité de l’État dans le projet de Constitution.

Elles se joignent à la mouvance de la Ligue malienne des imams et Erudits, déjà opposée au maintien du principe de la laïcité dans le projet de Constitution, pour presser  le Président de transition, le Col Assimi Goïta, de lancer  des nouvelles consultations en vue du retrait du principe de laïcité de l’État prévu dans le projet de nouvelle Constitution.

La création d’un tel front intervient au lendemain de la convocation du collège électoral du 18 juin 2023  pour la tenue d’un référendum  constitutionnel. Faute  d’accord, les  initiateurs de ce front anti-laïcité dans la nouvelle constitution n’exclut pas de battre campagne  contre le oui.

Les organisations signataires de cette déclaration  reprochent à la commission  chargée de  la finalisation du  projet de Constitution  d’avoir échoué  «  à  libérer le Mali du joug idéologique hérité de la France ». Pour eux,  la commission a  manqué de courage. Toujours les signataires estiment  que  malgré  ces conséquences dévastatrices sur notre pays depuis l’indépendance jusqu’à nos jours, la laïcité a été maintenue et définie comme ne s’opposant pas aux croyances. « Une hyène reste une hyène que ce soit à Paris où à Bamako »,  lance  le mouvement de soutien à LIMAMA  qui demande depuis plusieurs mois aux autorités de transition d’adapter nécessairement la nouvelle  Constitution aux valeurs religieuses et sociétales. LIMAMA conteste le principe de la laïcité dans la Constitution et prône la création d’un’’  Etat multiconfessionnel’’.

Encore la CMAS de l’imam DICKO

Parmi  les organisations et mouvements politiques qui  ont apporté leur soutien  à la mouvance de LIMAMA contre le maintien du principe de la laïcité dans le projet de  Constitution, l’on retient la signature de la CMAS de l’imam Dicko. Ce mouvement politico-religieux, semble renoncer à sa position initiale, celle d’une opposition  catégorique à l’élaboration d’une nouvelle Constitution. La CMAS s’est ralliée au   mouvement dénommé «Appel du 20 février 2023 » très  critique à l’élaboration d’une nouvelle Constitution par les autorités  qu’il juge illégitime. Depuis la rupture des relations politiques entre le mentor de la CMAS et les autorités de transition, le mouvement semble inscrire leurs actions  dans l’opposition vis-à-vis de la transition. Aujourd’hui, la CMAS est le seul à la fois opposé en même à l’élaboration d’un nouvelle Constitution et le maintien du principe de la laïcité dans le projet de constitution.  LIMAMA qui vient de joindre pourra appeler à voter en faveur du oui  si sa doléance est prise en compte par les autorités de transition.

Toutes ces pressions exercées par des religieux ne semblent jusque-là  pas fait fléchir le Col Assimi Goïta. L’exécutif est déterminé à soumettre par  référendum  au peuple malien  un projet de texte de Constitution  attaché à la forme républicaine et à la laïcité de l’État. La nouvelle loi fondamentale se défend contre la  polémique entre les religieux et les autorités  en ces termes « la laïcité ne s’oppose pas à la religion et aux croyances. Elle a pour objectif de promouvoir et conforter le vivre-ensemble fondé sur la tolérance, le dialogue et la compréhension mutuelle ».

Sur le même sujet

+ There are no comments

Add yours