Edito : La MINUSMA en cause !

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A l’appel du Mouvement Yèrèwolo Débout  sur les Remparts, des milliers de maliens se sont  rendus, le vendredi 28 avril 2023,  au  Palais de la Culture Amadou Hampâté Bâ de Bamako, pour  assister à un méga meeting.  Pour les organisateurs,  le  but  de la rencontre  est  de montrer à l’opinion  nationale mais surtout internationale,  le grand désamour que la majorité des maliens éprouve  actuellement  vis-à-vis de la MINUSMA.  

Durant le meeting, les animateurs ont unanimement  prêché  le départ de la mission Onusienne du Mali. Ils ont invité les militants  et partisans  de Yéréwolo sont à sortir massivement, le 23 juin prochain, pour mettre la pression sur  la Mission des Nations Unies.  Ils  devront  « sans violence », espèrent les ténors de Yéréwolo, camper devant le QG de la Minusma pendant sept jours. Mais pourquoi  les maliens  sont-ils devenus majoritairement hostiles à la Minusma  pour exiger   désormais  son départ?

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) a été créée par la résolution 2100 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, du 25 avril 2013, pour appuyer le processus politique dans le pays. Elle devrait  y  effectuer un certain nombre de tâches d’ordre sécuritaire. Mais avec le recul de 10 ans, force est de constater  que la mission à elle confiée est loin d’être remplie. Pis, la situation s’est davantage aggravée. N’est-ce pas des raisons suffisantes pour  des populations  maliennes exigent  son retrait ?

De toute façon, le parolier du mouvement Yèrèwolo a évoqué, lors du meeting, moult  raisons qui justifient le départ de la Minusma du Mali. Siriki  Kouyaté a égrené,  entre autres : le fait que la mission est  une « fabrication française »  pour servir ses intérêts et ceux de ses alliés occidentaux ; l’agenda caché de la mission pour la séparation du Mali. Qui est sous-tendue  par les  participations régulières de la MINUSMA  aux  prétendues fêtes  de l’indépendance des mouvements séparatistes du Nord. Mais aussi, le parolier dénonce  la production des  rapports biaisés (en l’occurrence sur la question des Droits de l’Homme) de la MINUSMA  pour  saboter les efforts des Autorité maliennes  pour asseoir la souveraineté sur l’ensemble du territoire national.

En juin prochain  (dans un mois), le mandat de la MINUSMA sera rediscuté,  en vue de son renouvellement ou pas par le Conseil de sécurité de l’ONU. Cela sur fond de retrait de nombreux contingents  des pays occidentaux  qui ont déjà fait défection ou fait  part de leur volonté de mettre fin à leur contribution. La France a cessé d’être le « Porte-plume »  du Mali.  La MINUSMA a-t-elle encore, compte tenu de ces réalités, des chances de voir son mandat renouvelé ? Difficile d’y répondre !

Toutefois, depuis les récentes  attaques qui ont  visé des installations militaires et l’aéroport de Sévaré, des membres du cabinet présidentiel  à Nara, le samedi 22 avril dernier, la MINUSMA  fait, plus que jamais, face à une grande hostilité des maliens. Dont la majorité  ne souhaite  plus sa présence. Mais en la matière, le dernier mot  appartient aux Autorités maliennes. Lesquelles  ont le droit de réclamer,  en toute souveraineté, la fin de la mission onusienne. Vont-elles  in fine  avoir  le courage d’aller dans ce sens ?

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