Ce que je pense : De l’insécurité au pays dogon et des solutions pour la fin des attaques terroristes

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Avant tout propos, j’aimerais m’incliner devant la mémoire de tous les morts liés au terrorisme depuis 2012 à nos jours. La lutte contre le terrorisme au Mali ne saurait se gagner uniquement par l’effort de l’armée. L’adhésion de la population dans la lutte contre ces bandits armés sans scrupule devient un impératif pour la survie du pays dogon qui a perdu tout espoir.

On peut clairement lire que les terroristes ont des avantages grâces à des indicateurs ou informateurs déguisés dans la masse populaire. Les cellules mortes et les complicités actives de certaines populations profitent bien aux terroristes. Nos faiblesses résident dans les accords entre certains villages et les djihadistes.

Au Mali, nous n’avons pas su, dès le début, adopter une approche locale de la lutte contre le terrorisme. Nous n’avons plus laissé les terroristes occuper le terrain et y régner en maîtres absolus. Ils ont corrompu certaines populations en leur permettant de gagner de l’argent. D’autres ont été terrorisées à leur obéir. Tout ce scénario s’est déroulé à l’absence de l’armée. Finalement, les terroristes ont recruté massivement dans nos villages.

Aujourd’hui, le plus grand défi pour l’armée est de déconnecter les populations des groupes terroristes.  Beaucoup de collaborateurs avec ces individus armés se sont adaptés à une nouvelle vie qui rapporte d’énormes intérêts économiques et d’autres. Beaucoup de jeunes sont devenus malheureusement des bandits armés en adhérant aux groupes terroristes. L’insécurité arrangent beaucoup de gens dans l’ombre.

Il faut des actions coordonnées de la part des autorités pour établir la confiance avec les populations afin de ramener les égarés à la raison. Le terroriste se nourrit de la peur et de la misère des populations. Il devient alors nécessaire de rassurer les populations par la garantie d’une sécurité permanente et alimentaire.

Qui peut donc aider l’État dans cette tâche ?

Pour moi, ce sont naturellement les autorités locales, les chefs coutumiers et d’autres personnes ressources, les cadres en accord avec les populations. Aucun pays au monde n’a pu vaincre le terrorisme sans le soutien des populations. Si les populations du centre sont avec l’armée, nous gagnons la guerre sans difficultés, mais si elles jouent le jeu des terroristes, la guerre devient difficile.

L’argent et l’obscurantisme religieux au centre des intérêts

Ce fut le cas au Nigeria avec boko Haram. L’armée était inefficace parce que les zones où boko Haram intervenait, étaient totalement acquises à leurs causes. Donc l’armée nigériane allait d’échec en échec malgré les grands moyens militaires.

En Algérie, l’armée a longtemps galéré avant de prendre la décision d’impliquer les populations dans la lutte contre les terroristes. Ainsi, elle a lancé un appel aux terroristes de déposer les armes avec possibilité d’avoir une chance de revenir dans la société algérienne en tant que citoyen normal. Ceux qui ont refusé, ont été combattus par la coalition de l’armée et des combattants volontaires qui avaient la maîtrise du terrain. C’est ainsi que l’Algérie se débarrassa du terrorisme.

A lire beaucoup de mes concitoyens, je vois que nous pensons que l’armée seule pourra mener cette guerre à son terme. J’invite chacun à comprendre que nous devons nous mobiliser militairement au côté de l’armée sans cela, nous subirons encore des attaques meurtrières.

Débarrassons-nous des accords avec les terroristes et soyons unis. Si les terroristes savent que tout le pays Dogon parle le même langage, ils vont nous attaquer sans distinction mais nous pourrons les vaincre parce que nous sommes unis.

Le schéma actuel ne nous aide pas. Pendant que certains villages refusent les accords avec les terroristes, d’autres les acceptent. Cela démontre clairement que nous sommes divisés et cela donne la force aux terroristes. Nos divergences avec nos voisins peulhs, les fractures entre les différentes communautés nous fragilisent.

Aujourd’hui, il devrait y avoir une synergie des groupes d’auto-défense des différentes communautés mais ce n’est pas le cas. La méfiance, les rancunes et l’amalgame nous divisent et aucune initiative sérieuse n’est prise pour réconcilier véritablement les communautés. Le terrorisme vit de nos divisions internes.  Pensons à nous unir et à faire front commun contre le terrorisme, et nous gagneront le combat.

Je ne détiens pas la vérité mais c’est mon point de vue et ma contribution.

Que Dieu bénisse le Mali !

Michel Amaka Dara

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