Afrique : Le printemps des coups d’Etat militaires ?

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Mercredi 30 août 2023, des militaires gabonais ont annoncé à la télévision nationale avoir pris le pouvoir et mis fin au règne d’Ali Bongo. Dans ce contexte de multiplication des régimes militaires, l’Afrique se dirige-t-elle vers un printemps des coups d’Etat militaires ?

Un mois après le coup d’Etat militaire au Niger qui a propulsé le général de brigade Abdourahamane Tchiani au pouvoir, ce 30 août 2023, le Gabon, qui venait terminer des élections générales notamment la présidentielle, a connu un coup d’Etat militaire.

Des militaires gabonais, qui se sont regroupés sous la bannière du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) dans une courte allocution télévisée, ont annoncé avoir pris le pouvoir au Gabon. Les nouveaux maîtres du Gabon ont dissous toutes les institutions gabonaises, à savoir le gouvernement, le Sénat, l’Assemblée nationale, la Cour constitutionnelle, le Conseil économique, social et environnemental et le Conseil gabonais des élections qui a proclamé les résultats des élections générales du samedi 26 août, l’un facteur de ce putsch.

Les militaires qui ont pris le pouvoir ont déclaré que le président Ali Bongo est gardé en résidence surveillée, entouré de sa famille et de ses médecins.

Depuis 2020, les coups d’Etat militaires se multiplient en Afrique. Et la question que tout le monde se pose l’Afrique se dirige-t-elle vers un printemps des coups d’Etat ?

Pour bon nombre d’analystes, le continent africain se dirige indubitablement vers un printemps des coups d’Etat avec l’instauration des régimes militaires comme dans les années 1968 jusqu’à 1980 et 1990.

Selon eux, la preuve, c’est le Mali qui a ouvert les premiers pas de ce printemps des coups d’Etat militaires en Afrique de l’Ouest suivis de la Guinée-Conakry, Burkina Faso et le Niger. Maintenant, le virus commence à contaminer l’Afrique centrale avec ce putsch militaire au Gabon.

Une analyse largement partagée par l’ancien président français, François Holland qui dans une interview affirme que l’absence de réaction “suffisamment nette” après le coup d’Etat contre Ibrahim Boubacar Kéita en août 2020 à Bamako ait participé de cet effet de contagion. Selon ses dires, la réaction aurait dû se faire dès le premier coup d’Etat au Mali.

Ousmane Mahamane 

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