- Depuis quelques mois, après le communiqué offiel du gouvernement malien du calendrier électoral et la nouvelle loi électorale adressés à la CEDEAO en juin 2022, en vue la levée des sanctions prises à l’encontre du Mali. La MODELE avait lancé une observation à long terme pour la tenue et le respect strict de ce calendrier, mais, malgré tout le référendum prévu pour le 19 mars 2023 a eu un report suite à un communiqué N°046 du gouvernement de Transition à la date du vendredi 10 mars 2023. Chose que la MODELE-MALI qui veut une élection crédible et transparente au Mali a pris note ce report et donne certain nombre de constats et de recommandations. C’était dans son rapport préélectoral N°01/23/, présenté aux hommes de médias ce samedi 18 mars 2023, à l’hôtel Maeva Palace de Bamako à travers une conférence de presse. Les travaux de cette présentation du rapport étaient dirigés par M. Ibrahima Sangho, chef de MODELE-Mali en présence de M. Abdoulaye Guindo, président du DONIBLOG et les représentants de l’Ajcad, Tuwindi, et Consortium ELE.
Dans ce nouveau rapport, consernant le chronogramme, le conférencier M. Sangho a fait savoir que le chronogramme communiqué à la CEDEAO composait les six grandes élections au Mali prévues de 19 mars 2023 au 18 février 2024. Sur ce chronogramme, la MODELE a constaté qu’il a été fait par le gouvernement alors que l’article 4 de la loi électorale N°2022-019 du 24 juin relève que c’est l’Autorité Indépendante de Gestion des Élections doit faire ce communiqué, c’est pourquoi, elle attend de l’AIGE une publication d’un chronogramme électoral actualisé. Au niveau de l’AIGE, dit-il, la Mission d’Observation des Élections au Mali a constaté que l’installation par le président de la Transition du Collège de l’AIGE a été faite contrairement à l’article 24 de la loi électorale en vigueur qui prévoit que les coordinations de l’AIGE au niveau des régions, cercles, communes, ambassades et consulats doivent être mises en place 6 mois avant les élections. Ce delai étant réduit à 3 mois au plus cette installation n’a pas été encore réalisée, ce qui pousse à MODELE, d’espérer la concrétisation rapide de la mise en place et de l’operationnalisation de ces coordinations, sans lesquelles il ne saurait y avoir d’élections, a-t-il regretté. De poursuivre, Ie chef de MODELE-MALI dira que les constats concernant la relecture de la loi électorale sont nombreux et pertinents, une relecture, selon lui, qui a donné naissance à trois points principaux notamment le vote par anticipation des forces armées et de sécurité, l’introduction de la carte d’identité biométrique en lieu et place de la carte d’électeur comme document d’identification de l’électeur et le délai de 3 mois maximum au lieu de 6 mois pour la mise en place des coordinations de l’AIGE au niveau des régions, cercles, communes, ambassades et consulats. Sur ces points, dit-il, la MODELE a montré d’abord que ce vote par anticipation causera des régularités électorales majeures, ensuite, elle a observé que les moyens pour la mise en jour des données des citoyens sont insuffisants, notamment le nombre de lieux et d’equipes de travail sur le terrain en charge de demandes à traiter et enfin elle estime qu’en ce qui concerne la reduction du delai de la mise en place des coordinations de l’AIGE à 3 mois, est une bonne chose permettant la tenue des élections dans un plus court. En plus de ces constats, Ibrahima Sangho et ses hommes ont aussi constaté au niveau du projet de constitution et de la réorganisation territoriale. Selon lui, la MODELE a analysé ledit projet, principalement sur les aspects électoraux, communiqué en date du 15 mars 2023, elle a salué plusieurs points dans ce projet, a-t-il mentionné. Aussi, ajoute-t-il, que le Mali est actuellement à la phase 5 du découpage territorial, depuis l’accession du pays à souveraineté nationale en 1960. Sur ce nouveau découpage, elle s’est interrogée sur la disponibilité des ressources humaines, matérielles financières pour mener à bien ce projet, a souligné le conférencier.
Parlant des recommandations, en vue du respect du délai des 24 mois supplémentaire accordé à la Transition et la sortie de la période de transition en mars 2024 , M. Ibrahim Sangho a précisé que la MODELE a formulé des recommandations cette fois ci aux autorités de la transition et à l’Autorité Indépendante de Gestion des Élections(AIGE). Parmi ces recommandations, le chef de la MODELE a cité celles qui concernent les autorités de la transition, notamment la mise en place d’un dialogue politique inclusif entre les autorités et l’ensemble des partis politiques, la large vulgarisation du contenu du projet de constitution dans toutes les langues nationales, la large vulgarisation du contenu des lois sur la réorganisation territoriale dans toutes les langues nationales, l’operationnalisation des nouveaux cercles et régions et la relecture de la loi n°02-010/du 05 mars 2002. Pour l’AIGE, il s’agira de l’accélération du processus d’installation et d’opérationnalisation de ses coordinations dans les régions, cercles, communes, ambassades et consulats, conformément aux articles 22, 23, et 24 de la loi électorale en vigueur, la publication d’un calendrier électoral realiste et réalisable pour le retour à l’ordre constitutionnel et la mise en place dans les meilleurs delais du processus d’accréditation des observateurs tel que prévu à l’article 39 de la loi électorale. La précision de la présence des observateurs à toutes les étapes du processus électoral serait aussi utile, a conclu le chef de la MODELE-MALI.
YOUBA DOUMBIA.