Relation diplomatique du Mali dans l’espace CEDEAO : L’État se débarrasse des anciennes habitudes des organisations sous-régionales

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D’une population estimée en 2022 à 21 473 764 d’habitants sur une superficie de 1 241 238 km², la République du Mali est un État d’Afrique de l’Ouest, frontalier de la Mauritanie à l’ouest, de l’Algérie au nord-nord-est, du Niger à l’est, du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire au sud-sud-ouest, de la Guinée au sud-ouest et du Sénégal à l’ouest-sud-ouest. Membre de plusieurs organisations internationales et sous-régionale dont la Communauté Économiques  des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la République du Mali noue des relations avec tant de pays de par le monde. Membre incontournable dans la consolidation de la relation et de la survie de la CEDEAO, organisation sous-régionale à vocation de la promotion de l’integration économique de ses pays membres et le maintien de la paix dans l’espace, il est très crucial  de savoir si le Mali va rompre avec son ancienne façon de gérer ses relations avec les autres pays surtout ceux de la sous region ou s’il va maintenir et continuer dans les relations déjà établies par ces pays membres de la  CEDEAO ou avec d’autres pays partenaires du Mali dont la France. Avec l’un ou l’autre,  quelle sera la place, le rôle voire l’importance du Mali dans ses relations avec ses partenaires notamment dans l’espace géographique africaine ?
Selon les autorités actuelles, le Mali est un État souverain qui a toujours besoin de l’appui et de l’accompagnement de tous les partenaires pour le bonheur du peuple malien.  Cependant, les relations entre le Mali et ses partenaires extérieurs  et sous régionaux notamment les pays membres de la CEDEAO se fragilise de jour en jour. Tout comme la faiblesse en 1936 dans son maintien de la paix universelle à la sortir de la 1ère guerre, le Mali soucieux de sa souveraineté et de reconquérir la paix et de son intégrité territoriale accuse ses partenaires, par ricochet, les pays membres de la CEDEAO.
Tombé sous une crise multidimensionnelle depuis 2012 sous une Transition dirigée Par le Professeur  Dioncounda Traoré, l’État sollicita l’implication immédiate de certains de ses partenaires dont la France pour une intervention militaire rapide sur le sol malien. Dès lors, la France s’engage tout en envoyant des forces spéciales pour combattre les terroristes qui occupent déjà les 2/3 du territoire. La CEDEAO aussi envoya des troupes pour aider l’État à se maintenir face aux extrémistes.  Plus de 10 ans, malgré la présence des forces étrangères,  l’État a toujours du mal à fouler les pieds dans certaines parties de ses territoires dont Kidal. Toute chose qui incite le pays à s’interroger sur l’efficacité et la sincérité de certains de ses partenaires.  Le peuple malien décide de prendre son destin en main.
Des coups d’États vont s’ensuivre jusqu’à l’arrivée des jeunes Colonels au pouvoir avec à la tête le Colonel Assimi Goïta. Furieuse,  la CEDEAO va tomber des sanctions contre le Mali comme pour faire des pressions sur les autorités de la Transition à organiser dans la foulée les élections pour revenir  sur l’ordre constitutionnel. Jugeant la non pertinence des clauses de certains partenariats,  les autorités de la Transition ne voient plus d’un bon œil la pertinence et la continuité des stratégies de la relation du Mali avec certains de ses partenariats tout en posant des conditions de partenariat du Mali avec tout autre pays pour le respect de la souveraineté du pays. Selon les autorités du Mali, les principes clés édictés par les autorités de la Transition qui guident désormais l’action publique au Mali sont non négociables. Au nombre de ces choix, il faut noter entre autres le respect  de la souveraineté du Mali, le respect des choix stratégiques et des choix des partenaires opérés par le Mali, et la prise en compte des intérêts vitaux  du peuple malien dans toutes les décisions prises. N’excluant aucun partenaire de la sous-région aussi bien qu’ailleurs, la position actuelle dans ses relations diplomatiques semble être perçue comme un coup de massue chez les uns et les autres. Malgré tout, le Mali n’entend pas fléchir sur sa position de lutte pour sa souveraineté et la paix.
   Au regard de tout ce qu’on vient d’avancer,  force est de reconnaître que le Mali est un partenaire clé et serein dans sa relation diplomatique avec l’ensemble  de ses partenaires notamment avec les pays de la sous-région. Loin de rompre avec ses partenaires de la sous-région, le Mali est prêt à nouer des relations avec tous les pays au monde pourvu que ses choix stratégiques soient respectés.
Youba Doumbia

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