Personnes disparues : “Le plus dur, c’est de ne pas savoir s’il est en vie”

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Angoisse et incertitude qualifient le mieux l’état d’âme des personnes n’ayant pas de nouvelles de leur proche en période de conflit. Même si dans certains cas les nouvelles peuvent ne pas être bonnes, ces personnes ont le droit de connaitre le sort de leurs proches.

Ce samedi soir, le village de Souley est secoué par des rumeurs annonçant la progression des affrontements vers leur direction. Selon certains, les hommes armés approchent à grands pas. “Dans la précipitation et la peur, j’ai fui avec ma femme et mes enfants. Nous avons pris la direction de la ville de Ménaka comme d’autres personnes”, raconte Souley.

Après quatre jours de voyage, ils arrivent enfin à Ménaka. Aussitôt, Souley et les siens sont placés dans une famille d’accueil. “Nous n’avions absolument rien et dépendions entièrement de nos hôtes. C’était très compliqué”, se souvient-il. Une fois installé, Souley cherche les nouvelles des autres membres de sa famille. Malheureusement, il apprend que personne n’a des nouvelles de son cousin Khalil* depuis cette fameuse nuit.

“J’ai demandé des nouvelles de Khalil à toutes mes connaissances, mais en vain. C’est une sensation horrible, cette incertitude. C’est comme un poids sur le cœur qui nous empêche d’être en paix. Le plus dur, c’est de ne pas savoir s’il est en vie. On est partagé entre la peur et l’espoir”.

Entre-temps, Souley et sa famille déménagent dans un camp de déplacés où il assiste à l’une des séances d’information de la Croix-Rouge. Là, il apprend qu’il existe une possibilité d’ouvrir une demande de recherche. « Le plus difficile c’est de mener des recherches sans avoir une adresse exacte et la plupart des personnes recherchées sont des nomades. De plus, les zones de recherche ne sont pas toutes couvertes par les réseaux téléphoniques”, confie Ismaguel Ag Ami, volontaire de la CRM.

Heureusement, après trois mois de recherche, le premier contact téléphonique est établi entre Souley et Khalil. “C’est un bonheur de l’entendre. Je suis tellement heureux de savoir qu’il va bien”, se réjouit-il. Même si aujourd’hui, les deux sont en contact, Souley est impatient d’être réuni comme avant avec son cousin ainsi que les autres membres de la famille dès que la situation sécuritaire le permettra.

*Le CICR et la Croix-Rouge malienne aident les familles à retrouver leurs proches disparus ou arrêtés en lien avec le conflit. * De janvier à juin 2023, le CICR et la Croix-Rouge malienne ont ainsi facilité 8862 appels téléphoniques, l’échange de 216 messages Croix-Rouge, la réunification de 13 familles, et ont résolus 194 cas de recherche sur 752 cas enregistrés. * Le CICR soutient également les autorités dans la gestion de dépouilles mortelles, pour s’assurer que ces dernières soient inhumées dignement et que les familles puissent être informées et faire leur deuil.

Source

Service relation publique CICR

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