Le chef de la diplomatie de l’Union européenne a exprimé lundi « sa pleine solidarité » avec la France, dont l’ambassadeur au Niger est sous le coup d’une expulsion des militaires ayant pris le pouvoir.
Paris ne reconnaît pas les autorités nigériennes issues du coup d’Etat survenu fin juillet et refuse à ce titre le départ de Sylvain Itté comme exigé par les putschistes.
« Nous avons exprimé notre solidarité avec la France au sujet de son ambassadeur », a déclaré Josep Borrell, lors d’une conférence à New York à l’issue d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE.
Il a également redit son « soutien entier » au président Mohamed Bazoum, renversé et retenu prisonnier par les militaires.
« Nous avons salué son courage et sa détermination », alors qu’il est retenu depuis deux mois et qu’il ne compte pas démissionner, a également déclaré Josep Borrell.
Sur le Sahel, il a répété que l’Union européenne devait « réévaluer » sa stratégie, son approche, ses politiques et ses attentes.
« Nous n’avons pas de conclusions », a-t-il ajouté tout en soulignant que les ministres étaient d’accord sur un point : la nécessité d’une « nouvelle approche » dans un environnement « bien plus complexe ».
Il a rappelé la situation du Sahel, un voisin et un partenaire à la fois, et l’importance que les pays membres attachent aux pays de cette région, notamment en matière de sécurité.
« Nous avons insisté sur l’idée que nous devons avoir des solutions africaines à des problèmes africains », a-t-il également déclaré.
La semaine dernière, Josep Borrell avait reconnu qu’en dépit des centaines de millions d’euros dépensés au Sahel, les Européens avaient échoué à renforcer la démocratie dans cette région, victime d’une série de coups d’Etat militaires, dont le dernier au Niger.
Au cours des dix dernières années, l’Union européenne a dépensé 600 millions d’euros dans des missions civiles et militaires au Sahel, entraîné quelque 30.000 membres des forces de sécurité au Mali et au Niger, et 18.000 effectifs militaires, avait-il indiqué lors d’un débat au Parlement européen à Strasbourg.
« Cela n’a pas servi à consolider des forces armées qui soutiennent le gouvernement démocratique », mais plutôt des forces armées « qui les renversent », avait-il alors pourtant concédé.