Ministère des transports : Des cadres dans le viseur du juge anticorruption

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Non inquiété jusqu’ici, de nombreux cadres du ministère des Transports traînant des casseroles sont dans le viseur du juge anticorruption. La justice a été saisie par le Vérificateur général pour traquer les auteurs de malversations au ministère des Transports. De 2015 à 2020, les chantiers routiers ont été utilisés à des fins personnelles Les faits transmis à la justice sont relatifs notamment au payement, par le DFM du ministère chargé des routes, d’un marché de travaux non enregistrés pour un montant de 1 079 949 658 FCFA. Il y a également le règlement par le DFM du ministère chargé des routes de marchés sans la perception de la redevance de régulation pour un montant de 1 069 437

792 FCFA.

Le rapport du vérificateur révèle aussi la minoration de droits d’enregistrement par le Chef de la Division Recette de la Direction des Moyennes Entreprises d’un marché pour un montant de 49 980 000 FCFA. La vérification de la gestion des marchés de construction, de réhabilitation et de contrôle des routes a fait ressortir des irrégularités administratives et financières d’importance majeure qui ont terni la régularité et la sincérité des opérations de passation, d’exécution et de règlement des marchés de construction, de réhabilitation, des études et des contrôles des routes.

A l’issue des travaux de vérification qui ont porté sur l’examen des modes de passation, le processus de sélection des attributaires, la réalisation, le suivi, le contrôle des travaux et le règlement des marchés au cours des exercices 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020, il a été constaté une pratique prédominante de passation de marchés par entente directe. Ainsi, le ministre chargé des Routes a attribué des marchés par entente directe et avant la signature des conventions de maitrise d’ouvrage déléguée avec l’AGETIPE-Mali en contournant les procédures nationales de passation et d’approbation après le choix des attributaires.

Le vérificateur a découvert que des responsables techniques de la Direction nationale des routes (DNR), à savoir des Chefs de projet, des Coordinateurs de Projet, des Chefs DEP, ont perçu sur la base des marchés de contrôle et de surveillance des rémunérations à hauteur de 903,250 millions de FCFA pour le suivi administratif au titre des frais de supervision et de fonctionnement sur lesdits marchés et 278,854 millions de FCFA sur les conventions avec l’AGEROUTE et l’AGETIPE-Mali.

Pire, au moment des faits, le ministre chargé des Routes et le DFM ont irrégulièrement conclu des marchés avec des dépassements budgétaires qui ont renchéri le coût de certains marchés. Certaines de ces personnalités continuent de servir au sous la responsabilité de Madina Sissoko, l’actuel ministre des Transports et des Infrastructures. Donc, des têtes doivent tomber après le rapport du vérificateur général.

C’est la panique chez les responsables de services publics importants, depuis que la répression de la délinquance financière a commencé. La peur est grande dans le camp des Directeurs de finances et de matériels. Certains ont plusieurs fois été convoqués au pôle économique et financier avant de rentrer chez eux. Mais ils attendent la peur au ventre d’être rappelés par les enquêteurs. Tous les jours, ce des contrôles qui sont effectués par divers services de contrôle dans les établissements publics.

Mais il n’y a pas que les DAF qui ont peur. C’est surtout leurs patrons, ordonnateurs des dépenses, qui sont inquiétés. Ceux qui pouvaient fuir ont déjà pris la poudre d’escampette depuis longtemps. Ainsi, les grands voleurs qui croyaient que la lutte contre la corruption est un leurre ont finalement préféré abandonner femmes, enfants et amis en choisissant l’exil doré. Par contre, de nombreux chefs directeurs, chefs de service et autres gros bonnets du régime précédents sont coincés ici au Mali.

Ils sont condamnés à faire face à la rigueur de la justice sous la houlette de Mahamadou Kassogué, le ministre de tutelle. La lutte implacable que ce dernier mène contre le délinquant financier est sans précédent. De mémoire de Maliens, on n’a jamais vu autant de fonctionnaires corrompus comparaitre devant les tribunaux. Kassogué n’est pas du genre à tergiverser. Pour venir à bout de la grande corruption, il a entamé des réformes pour enlever les obstacles. Ainsi, le fonctionnaire reconnu coupable est condamné à livrer tous ses biens pour rembourser le préjudice subi par l’Etat.

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