Me Abdoulaye Tine : «Comment Macky Sall compte nous imposer son successeur»

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Le renoncement  de Macky Sall à une troisième candidature en 2024 ne matérialise finalement rien. Il a décidé de respecter la Constitution, selon l’avocat Me Abdoulaye Tine. «Une chose, c’est qu’il ne soit pas candidat, une autre, c’est qu’il va organiser les élections», dit-il, quand Seneweb l’a interpellé sur la question en marge de la conférence de presse de F24.
 
 
Le défi majeur aujourd’hui est, après sa décision de ne pas être candidat, de lui obliger de respecter la décision de la Cour de la justice  de la CEDEAO  en avril 2021. Cette décision avait condamné à supprimer le parrainage. Macky Sall n’est pas candidat, il ne pouvait pas l’être, mais avec le parrainage, il a la capacité de nous imposer son successeur à travers la sélection, a expliqué Me Abdoulaye Tine. Il  est président de l’Union sociale libérale, membre des forces vives de la nation et candidat  à la Présidentielle  de 2024.
 
 S’agissant du procédé selon lequel Macky Sall va imposer aux Sénégalais le successeur de son choix, il explique  qu’il « va nous mettre cinq candidats qui puissent défendre ses intérêts et va nous demander de choisir ».
 
L’enjeu donc, estime-t-il, est de faire de telle sorte qu’il n’y ait pas de parrainage. «Nous avons constaté d’ailleurs les modifications avec le parrainage des élus. Il faut noter qu’une semaine après, 80 % de ces élus qui doivent parrainer les candidats sont allés porter allégeance à Macky Sall au palais. Cela veut simplement dire qu’ils ne parraineront aucun candidat qui ne soit pas de la « sélection » de Macky Sall».
 
Selon l’avocat, le correctif que Macky Sall veut apporter concernant le parrainage est «tout simplement nul». L’effet, dit-il, a été apporté quelques semaines après l’affichage officiel. L’autre point est qu’ils ont réduit le taux en le ramenant à 0,6 %, mais ce n’est qu’une supercherie avec le fichier électoral revisité qui reste plus élevé. 
 
Macky Sall  ne doit pas organiser les élections, il n’a pas la neutralité nécessaire pour pouvoir laisser un choix normal de son successeur. Le chef de l’État a des intérêts à préserver. Il est même naturel qu’il cherche à promouvoir  des candidats qui vont le suivre dans cette logique, conclut le candidat aux élections de 2024.
 
 
 

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