Mali : le groupe État islamique au grand Sahara aux portes de Ménaka

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Au Mali, l’inquiétude grandit quant au sort de la ville de Ménaka, dans le nord-est du pays, menacée par l’avancée du groupe État islamique au grand Sahara.

L’EIGS a pris, dans la nuit de lundi à mardi, la localité malienne de Tidermène, isolant la ville de Ménaka dans une région du nord-est passée presque entièrement sous le contrôle de l’EIGS.

« Le groupe État islamique est présent autour de la ville. (…) Les jihadistes n’exercent pas de blocus mais il leur est désormais possible de couper quand ils le veulent les voies de ravitaillements », explique Wassim Nasr, journaliste spécialiste des groupes terroristes à France 24.

La prise de Tidermène, un village de quelques milliers d’habitants à quelques dizaines de kilomètres au nord de Ménaka, confirme la poussée de l’EIGS rapportée depuis des mois dans ces immenses étendues désertiques au prix d’intenses batailles, de massacre de civils et de déplacements massifs de populations. Tous les principaux cercles (subdivisions administratives) de la région sont à présent sous l’emprise de l’EIGS.

Exploiter le vide suite au départ de la France 

Elle donne lieu à d’intenses batailles avec les rivaux du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaïda, les anciens indépendantistes touareg qui ont signé la paix en 2015, ou encore les loyalistes qui combattaient autrefois les indépendantistes.

Différents acteurs expliquent que les jihadistes se sont engouffrés dans le vide laissé par le départ de la force antijihadiste française Barkhane.

« La montée en puissance jihadiste s’est fait malgré la présence de Barkhane et des forces spéciales françaises » rappelle Wassim Nasr, « mais la volonté de Bamako de faire sortir les Français et de limiter l’action de la Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali, ndlr) a permis au groupe État islamique d’augmenter son rayon d’action ».

Les violences ont fait des centaines de morts civils. Les populations se déplacent en masse vers les villes ou vers les camps, y compris de l’autre côté de la frontière avec le Niger.

Avec AFP

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