Mali : L’autorité indépendante en charge des élections contre les campagnes d’influence des électeurs lors du référendum constitutionnel

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Au Mali, la campagne pour les élections référendaires du 18 juin 2023 est ouverte depuis le vendredi dernier. A l’orée de cette campagne, le président de l’Autorité Indépendante de Gestion des Elections (AIGE), Me Moustapha Cissé, met en garde les deux camps du «  Oui » et « Non »  de s’abstenir de toutes les pratiques  pouvant  mettre en péril la stabilité du pays et les tentatives tendant à influencer les électeurs.   

La campagne pour la tenue du référendum constitutionnel a démarré  dans un climat apaisé.  Les  partisans  du «  Oui » et du «  Non » mènent la campagne  présentement dans le respect de la loi.  Les partis  politiques  qui étaient réticents à l’élaboration d’une nouvelle Constitution ont fait volte-face à l’approche du référendum  en multipliant  les sorties médiatiques appelant leurs militants à voter massivement pour le « Oui ».  Ils sont même devenus les principaux animateurs de cette campagne référendaire au détriment des quelques rares formations politiques qui continuent à s’opposer à la procédure. C’est dans ce climat  que l’autorité Indépendante de Gestion des Elections dirigée par Me Moustapha Cissé s’est adressée aux partisans des deux (02) tendances (OUI /NON) notamment les partis politiques, organisations de la société civile, les hommes et femmes des médias, les acteurs du processus électoral et l‘ensemble de la population malienne.

Elle exige le respect de la loi électorale  en mettant en garde contre les pratiques proscrites. « L’AlGE invite l’ensemble des acteurs à s’abstenir de toute action pouvant mettre en péril la stabilité de notre pays », peut-on lire dans ce  communiqué qui rappelle la conformité à la règlementation définit dans la loi n°2022-019 du 24 Juin 2022, modifiée, portant Loi électorale, notamment dans ses articles 81, 83, 84, 87 et 88. En substance, ces articles précités interdisent à l’approche des élections les pratiques publicitaires å caractère politique et commercial. Il s’agit entre autre les offres de tissus, de tee-shirts, d’ustensiles de cuisine, de stylos, de porte-clefs, de calendrier ainsi que leur port et leur usage, les dons et libéralités en argent ou en nature à des fins de propagande pour influencer ou tenter d’influencer le vote durant la campagne électorale. Toujours les mêmes dispositions de la loi électorale défendent les parties prenantes aux élections de proférer des déclarations injurieuses et diffamatoires par quelque voie que ce soit à l’endroit des différents courants.

L’autorité en charge des élections  tient au  respect et la préservation des valeurs démocratiques, de justice, de liberté, de solidarité et de tolérance. L’AIGE exige l’observation de mesures édictées par la loi électorale par les différents camps du OUI et du Non pendant cette campagne des élections référendaires. Egalement, elle met d’ailleurs en garde contre les contrevenants à ces dispositions en invoquant les dispositions de l’article 4 de la loi électorale qui l’autorise à dénoncer des infractions aux autorités judiciaires compétentes.

Depuis le démarrage de la campagne du référendum le vendredi dernier, aucun incident majeur incriminant un camp n’est encore signalé. En début de semaine, c’est un mandataire national du camp du Non qui a produit un communiqué dans lequel il crie au scandale. Il dénonce la censure dont il a fait  l’objet  dans  les médias d’Etat. Selon  le mandataire, la quintessence de son message portant  sur les effets pervers des droits de l’Homme notamment sur la question de l’homosexualité et la peine de mort a été censurée. Dans cette sortie, le mandataire du camp du Non a déploré le silence de l’autorité indépendante de gestion des élections et le Comité national de l’Egal accès aux Médias d’Etat. Ce camp composé essentiellement des religieux de confession musulmane est opposé au projet de nouvelle constitution  à cause du maintien de la laïcité. Ces religieux sont soutenus par quelques partis politiques qui dénoncent la procédure d’élaboration d’une nouvelle constitution initiée par le colonel Assimi Goïta  et  le déséquilibre des pouvoirs au profit d’un Président de la République que  le texte érige en Monarque 

 

Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net

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