MALADIES ZOONOTIQUES AU MALI: Un handicap pour le développement du cheptel malien

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Les maladies zoonotiques sont au centre des préoccupations des autorités sanitaires du Mali. Le Mali possède la deuxième plus grande population animale de la communauté Economique des Etats  de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et la première  de l’Union Economique et Monétaire Ouest –Africaine(UEMOA). L’élevage représente environ 15% du PIB  Mali mais son développement reste entraver par les zoonoses et les maladies transfrontalières endémiques.

Le Mali est un pays d’élevage par excellence. Ces dernières années, le monde a connu  l’émergence et la propagation, parfois mondiale, d’agents infectieux avec un risque accru de pandémies. Il a été identifié 38 maladies zoonotiques au Mali dont 5 classés prioritaires. Et, le taux  de létalité chez les humains est de 0 à 50%. L’impact de ces maladies est visible sur la productivité animale. Selon l’organisation mondiale de la santé, 75%  de ces maladies humaines  émergentes trouvent leur origine dans le monde animal, en particulier dans la faune sauvage.

 Selon le Dr. Moussa Sidibé infectiologue « les zoonoses sont des maladies qui se transmettent de l’animal à l’homme et vice versa. Ce sont des maladies infectieuses qui peuvent être bactériennes, parasitaires ou même virales. » . Il y a plus de deux cent maladies zoonotiques dans le monde mais le Mali est confronté à cinq maladies zoonotiques prioritaires qui sont : la rage, le charbon bactéridien, la grippe Aviaires, la tuberculose bovine, les fièvres hémorragiques qui englobe ‘’maladies à virus Ebola, fièvre hémorragique, fièvre hémorragique  du Crimée Congo, fièvre de lassa, fièvre jaune, fièvre de la vallée du rift vallée’’.

 Chaque maladie à sa spécificité, les modes de transmission à l’homme  sont différentes, elles peuvent être directes ou indirectes. Que ça soit par contact directe avec l’animal infecté, par piqure ou bien par consommation de la viande non cuite d’un animal infecté ainsi que le lait non pasteurisé. En ce qui concerne de l’homme à l’animal il y a la bestialité qui consiste à avoir des rapports sexuels avec des animaux.

Selon M. Oumar Dolo vétérinaire « il faudrait conseiller à l’éleveur de respecter les mesures de préventions qui reposent surtout sur les soins vétérinaires, les mesures d’hygiène et éviter la consommation des animaux de brousse ».

 Ce qui favorise la transmission des maladies zoonotiques de l’animal à l’homme c’est le non-respect des mesures édictés par les autorités sanitaires. Pourtant, fait remarqué par Dr Moussa Sidibé les comportements a adopté fasse au paludisme ne sont pas les mêmes que fasse  à la covid et ainsi de suite. A l’en croire les éleveurs doivent  mettre à jour le carnet vaccinal des animaux que ce soit le chien, les ovins, les bovins. «Il faut une hygiène du cadre de vie des animaux pour réduire les risques de maladies zoonotiques », suggère-t-il. Par contre pour lutter contre le paludisme, Dr Sidibé renseigne qu’il faut nécessairement dormir sous une moustiquaire imprégné. Tandis que, soutient-il, pour prévenir les maladies zoonotiques, l’homme doit bien cuire la viande avant consommation et surtout  faire un lavage systématique des mains pour se protéger et protéger ses animaux.

Des politiques sanitaires misent en place pour lutter contre les maladies zoonotiques

Le Mali a procédé à une campagne de vaccination  préventive du cheptel contre le charbon à Alafia et Douekiré  dans la région de Tombouctou faisant suite à une suspicion de 5cas d’anthrax humain. L’anthrax est une maladie bactérienne, qui peut se transmettre des animaux herbivores à l’homme par contact étroit, en mangeant de la viande d’animaux infecté, ou par contamination environnementale.

  1. Oumar Dolo nous confie que les vétérinaires et les autres professionnels de la santé animalière sont exposés à ses maladies. Il martèle «  pour les animaux de compagnie tel que le chien, les propriétaires devront obligatoirement les vacciner contre la rage. En cas de morsure, déclaré immédiatement au vétérinaire même s’il est vacciné. Elever les animaux hors des habitats», a-t-il préconisé. Les zoonoses englobent un grand nombre de maladie. En cas d’épidémie, la maladie se propage au-delà de l’épicentre et les conséquences économiques et sociales sont désastreuses. Non seulement la propagation de la maladie peut engendrer la perte du cheptel  et souvent même des pertes en  vies humaines. Surtout si le cheptel est la principale source de revenu pour l’éleveur. Les zoonoses peuvent nuire au développement à l’échelle  d’un Etat, d’un continent ou  mondial. Vu l’impact de certaines maladie zoonotique l’état a mis en place un programme national pour les zoonoses tel que le paludisme, la rage.

La santé humaine et la santé animale, un combat commun

 Le concept une seule santé renforce le fait que la santé humaine et la santé animale sont interdépendantes et nécessitent une approche globale. L’approche « une seule sante »  permet de promouvoir la mobilisation et la  collaboration multisectorielle entre les secteurs  de la santé humaine, animale (dont la faune) et environnementale pour mieux prévenir, détecter  et répondre le plus rapidement  aux menaces  sanitaires. La plate-forme nationale ‘’Une seule santé ‘’(USS) a tenue le 26 juillet dernier à Bamako sa 25eme réunion. Il a été constaté une hausse des cas  de rage et de morsure de chien.  Lors de cette réunion le Mali avait huit cas de rage et 690 cas de morsures au chien aux compteurs. Au mali quatre principaux ministères ont été inclus dans ce processus à savoir : le Ministère de la santé et de l’hygiène publique, le Ministère de l’environnement et de l’assainissement  et du développement durable, le Ministère de l’élevage et de la pêche et le Ministère de l’agriculture.

Le concept « une seule sante » est l’un des principaux moteurs du Programme mondial de sécurité sanitaire (GHSA) qui regroupe pu de 60 gouvernements et partenaires internationaux  pour rendre le monde plus sûr contre les maladies infectieuses.

 

Par Djeneba SIDIBE

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