Lutte contre le paludisme : 976 moustiquaires testés par les chercheurs du LBMA

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Le Laboratoire de Biologie Moléculaire Appliquée (LBMA) a mené une étude sur la durabilité des moustiquaires imprégnées d’insecticides entre 2018 et 2021. Un atelier de restitution des résultats du projet a eu lieu, ce vendredi 23 décembre à l’hôtel Azalaï.

Au total, 976 moustiquaires ont été soumis à des tests de durabilité dans deux districts sanitaires du Mali, à savoir Kéniéba et Kita. L’enquête a porté sur les moustiquaires Yorkool et PermaNet 2.0 plus couramment utilisées respectivement à Kéniéba et Kita. Selon Professeur Mohamed Cissé qui a mené les travaux sur le terrain avec son équipe, l’étude avait deux objectifs principaux. D’abord, il s’agissait d’« évaluer la durabilité physique des moustiquaires » ; ensuite d’« identifier les principaux déterminants de la durabilité des moustiquaires ».

En 2021, 3,2 millions de cas confirmés de paludisme ont été enregistrés au Mali pour 1 480 décès. Pour réduire le nombre de cas palustre, a rappelé le professeur Ousmane Koïta, directeur du LBMA, des moustiquaires imprégnées d’insecticides sont distribuées dans le cadre des campagnes de masse et des services de santé de routine aux femmes enceintes et aux enfants de moins de 5 ans. Cependant, si la durée de vie de ces moustiquaires est estimée à trois ans, explique le professeur Koïta, « leur efficacité peut être considérablement réduite si elles sont physiquement endommagées ou si elles perdent leur activité insecticide ».

Des résultats édifiants

Pourquoi les moustiquaires sont vite dégradées ? L’étude du LBMA a montré que plus de 60% des facteurs de risque de dégâts sur les moustiquaires étaient dus au stockage de la nourriture dans les chambres à coucher et la présence de rongeurs. Aussi, plus de la moitié des moustiquaires à Kéniéba et Kita ont été trouvés suspendus au-dessus du lieu de couchage pendant la journée. « Cela expose les moustiquaires à un risque accru de dommages », a affirmé le Professeur Cissé. Il souligne également que le principal type de dégâts sur les moustiquaires de campagne était les déchirures.

Dans les deux localités, les chercheurs ont pu déterminer l’âge de chacune des deux marques de moustiquaires. Il ressort que la « survie médiane des moustiquaires Yorkool était de 2 ans 1 mois à Kéniéba et de 3 ans 4 mois pour les moustiquaires PermaNet 2.0 à Kita ».  Cette différence, selon les chercheurs, peut être liée à l’épaisseur de la fibre (denier) des moustiquaires. Les moustiquaires PermaNet 2.0 les plus durables sont de 100 deniers par rapport aux filets Yorkool plus minces de 75 deniers, qui sont moins durables.

L’étude sur la durabilité des moustiquaires imprégnées d’insecticides à longue durée a été financée par l’Initiative présidentielle contre le paludisme – President Malaria Initiative – (PMI) à hauteur de 283 500 000 FCFA. A l’atelier de restitution, le représentant du Projet Vector Link de l’USAID était présent. La directrice du Programme national de Lutte contre le Paludisme (PNLP) a lancé les travaux de l’atelier.

Mamadou TOGOLA

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