Les motivations du tueur sont aussi déconcertantes que son acte. Une fillette de 6 ans retrouvée sans vie dans un jardin d’enfant en construction à Kolokani Kôkô le mardi 14 mai 2024 aux environs de 16h ! La malheureuse se trouvait dans un piteux état. Pas de traces de sang, mais de graves marques de sévices corporels : son corps et ses habits couverts de boues. Il portait une petite robe blanche fleurette… Une véritable scène d’horreur !*_
C’est un voisin des lieux qui a levé le voile sur l’effroi dans ce jardin d’enfant en construction. Il informa le Commissaire Divisionnaire MAHAMADOU TRAORÉ DIT «DOU》en charge du Commissariat de police de Kolokani.
Très rapidement, une équipe d’enquêteurs, d’analyse et de constatations fut mise en branle en direction du lieu indiqué par l’informateur. Le Compol 《DOU », son Adjoint et un Médecin Légiste ont également fait le déplacement.
Chemin faisant, un plan fut peaufiné en prévision de toutes les éventualités.
Sur place, le médecin légiste devrait au plus vite procéder à l’identification de la victime, l’heure de son décès, les circonstances de la mort… Il ne fallait surtout pas perdre le temps au risque de voir la scène du crime profanée et l’auteur s’éloigner davantage.
Le Procureur du tribunal de grande instance de KOLOKANI fut informé. Après tout, il s’agissait de _«la fille du procureur» (expression consacrée pour désigner les fillettes, ados et mineures sur lesquelles la justice est très regardante)_
Le Directeur Régional de la police de Koulikoro, le Commissaire Divisionnaire Idrissa SANGARÉ pilotait la mission à distance.
Sur place, l’équipe découvre une scène horrible et tragique. Le corps couvert de boue sans vie d’une fillette allongée à même le sol. Pas de traces de sang, mais de graves sévices corporels. Le Médecin légiste passe à l’examen du corps et constate la cause de la mort : _*la victime a été terrassée, plaquée violement au sol. Et au regard des blessures au niveau du cou, elle a été asphyxiée. Son cou a été par la suite brisé par une forte pression de torsion. La mort remontait à peu près à 5h. La malheureuse avait à peine 6 ans. Quelle cruauté !*_
Les policiers ont ensuite procédé à la collecte des preuves sur le lieu du crime. Et un détail sautait aux yeux : les traces de deux paires de chaussures distinctes : celles de la victime et d’un adulte, probablement le tueur. De fil en aiguille, les flics parviennent à trouver la famille de la victime qui identifia sa progéniture. Elle se nomme BADIALLO 6 ans, habitant chez ses parents au quartier KOLOKANI/KÔKÔ. Le père, en activité à DIEMA à 220 km de KOLOKANI, fait des allers-retours entre les deux localités. Il possède un grand champ de culture à Kolokani.
Là, il a embauché un jeune saisonnier du nom de BINA DIARRA 25 ans, qu’il payait à 100.000 F cfa pour ses travaux Champêtres. Le jeune saisonnier est logé chez le père de la victime.
Après recoupements, il s’est avéré que des voisins ont aperçu la fillette BADIALLO en compagnie de BINA dans la rue. Et tous les deux ont ensuite disparu. Bina apparaissait dès lors comme le suspect N°1.
LES RÉSEAU SOCIAUX EN RENFORT
L’information a été rendue virale sur les réseaux sociaux et sur les différents groupes WhatsApp. Elle disait en l’occurrence ceci :
Ce jeune homme, surnommé « BINA DIARRA », est soupçonné d’avoir tué la fille de son patron le mardi 14 mai 2024 au environ de 14h… Il serait en fuite vers Bamako juste après son forfait… En cas de nouvelle, veuillez contacter le commissariat de police de Kolokani ou le service administratif légal le plus proche».*_
C’est ce message diffusé ainsi que la promptitude des éléments du Commissariat de KOLOKANI qui ont permis d’interpeller le principal suspect._
24H CHRONO
Les groupes WhatsApp sont une véritable mine d’informations, de renseignement et d’inspiration… Les spécialistes des communications doivent intégrer ces groupes dans les dispositifs de communication. Ceci est une autre histoire. Passons !_”
C’est l’un de ces groupes qui informa le numéro se trouvant sur l’Avis de Recherche lancé sur les réseaux et le commissariat de Kolokani cité également dans le même avis, le mercredi 15 mai 2024 aux environs de 16h.
Mais des détails troublants ont fait hésiter l’informateur qui prétend avoir vu un jeune qui ressemble beaucoup à celui de la photo publiée sur la toile. A ses dires, ce jeune par lui suspecté, ne porte pas de chevelure Rasta et se trouve actuellement dans la commune de SÉBABOUGOU, région de KAYES à 102 km de KOLOKANI et non à Bamako comme prétend l’avis de Recherche. Ces détails taraudaient l’esprit de l’informateur, mais pas celui des enquêteurs avertis et chevronnés de la police.*_
Sur instructions du Directeur Régional qui pilotait cette affaire à distance, ordre fut donné immédiatement d’aller chercher le suspect.
Alors, une équipe d’intervention rapide fut constituée par les éléments aguerris de la section du Brigade de Recherche (BR) dirigée par le duo chef BR ABDOUL KARIM KAROUNGA KÉÏTA alias (KÈKÈ) et son Adjoint LASSANA DIABATÉ. Seule mission à l’ordre du jour : ramener le suspect ! Ce qui fut fait. Mission accomplie ! Le suspect a été interpellé dans la ville de la commune de SÉBABOUGOU, région de Kayes et conduit au Commissariat de police de KOLOKANI.
Les aveux et motivations du bourreau
Aux dires du présumé assassin, il a été embauché comme saisonnier dans le champ du père de sa victime depuis plusieurs mois. Il confirme être payé à 100.000 Fcfa. Mais, dit-il, le patron a tardé à lui verser son salaire. Raison pour laquelle, poursuit-il, il a demandé à quitter non sans réclamer le paiement effectif de son salaire. Mais au lieu de 100.000, le patron lui aurait versé seulement 10.000 F CFA. Il courait donc derrière le reliquat (90.000 F CFA) qu’il ne parvenait pas à toucher. Il a donc décidé de se venger en tuant la fille du patron.
«Ce mardi 14 mai 2024, j’ai aperçu BADIALLO, la fille de mon ex-patron en train de s’amuser. Je l’ai appelée elle est venue à moi. Je lui ai proposé de me suivre en lui offrant des bonbons. Arrivée dans une concession inachevée en construction, je l’ai plaquée au sol. Elle a crié, en vain. Je l’ai piétinée au sol et j’ai tordu son cou qui s’est brisé et finalement, elle est restée inerte. Je l’ai abandonnée là et me suis rendu chez le coiffeur pour enlever ma coiffure Rasta et j’ai fait véhiculer l’information selon laquelle, je vais à Bamako, en vue de brouiller les pistes».*_
Au moment où mettions sous presse ce jeudi 16 mai, l’auteur de l’assassinat est toujours gardé à vu au commissariat de KOLOKANI pour Acte de maltraitance, torture, sévices corporels suivis du meurtre et délit de fuite.
Bravo aux flics !
Bamananden Journal Kojugu Kelebaa #JKK#