Le premier ministre en voyage princier au Burkina Faso : Choguel K Maiga ou l’incarnation de l’insouciance

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Après sa visite ratée de Gao, c’est à bord de l’avion présidentiel que le Premier ministre Choguel K Maiga, à la tête d’une forte délégation, s’est rendu au Burkina Faso pour une visite d’amitié et de travail de 4 jours. Si nul ne peut contester le rapprochement logique  de ces deux pays qui ont décidé de faire chemin ensemble, Cette visite était à la fois inopportune et budgetivore. Donc elle  devrait être effectuée dans la plus grande modesté compte tenu de la crise financière avec son corrolaire de vie chere et de délestage. Dans une totale insouciance le PM Choguel K Maiga a choisi de voyager à bord de l’avion présidentiel. Ce geste qui ne relève que de l’indifférence, prouve à suffisance que nos autorités n’ont l’amour de la patrie qu’au bout de leurs lèvres. Sinon pour seulement 45 mn de vol pourquoi faire déplacer le Boeing Présidentiel surtout au moment où les caisses de l’Etat sont vides ? Le Mali Koura est-il synonyme de gaspillage des maigres ressources dont dispose le pays ? le Président de la Transition va-t-il continuer à fermer les yeux sur les bourdes de son PM sans sévir ?  Le contribuable malien  va-t-il rester  indifférent à la mégalomanie du PM ?

À la tête d’une délégation composée d’une dizaine de ministres, le Premier Ministre chef  du gouvernement,  Choguel Kokalla Maïga, a entamé mercredi une visite de quatre jours au Burkina Faso. Cette visite, selon le PM, s’inscrit dans le cadre du renforcement de la coopération entre le Mali et le Burkina Faso, notamment dans la lutte contre le terrorisme et dans bien de domaines comme les échanges commerciaux, les transports. Le Hic est que le premier ministre effectue ce voyage princier, à bord de l’avion présidentiel,  au moment où les caisses de l’Etat sont vides et où le Mali peine à mobiliser les ressources dont il a besoin sur le marché financier sous régional. Pour rappel alors que le Mali a cherché 35 milliards le pays n’a eu que 12,922 milliards de F CFA soit un taux de couverture de 36, 92 %. Comment le PM d’un pays sous embargo financier peut-il se permettre de voyager à des coûts exorbitants ?  Nos autorités sont-elles conscientes de la gravité de la crise financière et surtout de son impact négatif  sur le quotidien du malien lambda ? Cette visite du premier ministre au Burkina Faso n’a aucun impact positif sur le Mali. En effet, le Mali est au bord de l’implosion sociale, beaucoup d’entreprises ont mis la clef sous le paillasson mettant du coup des milliers de chef de famille au chômage. L’inflation galope mettant en danger la vie des paisibles citoyens qui ne peuvent plus garantir les trois repas quotidien, ni assurer leurs soins de santé, même primaires.  Le secteur privé poumon de l’économie est sur le point de s’effondrer. Au lieu de parer au plus pressé en cherchant  à renflouer les caisses de l’Etat on les vide avec des dépenses à la fois inopportunes et malsaines.

A la question de savoir si  la visite du PM et sa forte délégation, à bord du Boeing présidentiel,  a  des retombées positives sur le Mali ?

La réponse est simplement non car le déplacement de l’avion présidentiel a un coût financier énorme dans un pays qui peine à trouver des ressources. Du prix du kérosène au frais de stationnement, en passant par la prise en charge de l’équipage. La modestie aurait recommandé d’emprunter les vols réguliers, surtout que le Burkina Faso  est à  seulement 45 mn vol d’oiseau. Ensuite pourquoi aller avec une telle forte délégation dans un pays qui a les mêmes difficultés que nous et qui doit minimiser ses charges. Cette visite ne pourrait avoir  d’autre qualificatif qu’une randonnée politique. Elle ne saurait être une quelconque visite de planification de stratégie de lutter contre le terrorisme, car cela relève du domaine militaire pas politique. Il parait inadmissible qu’après la visite ratée de Gao, que le PM puisse encore initier un tel voyage  surtout à bord  du Boeing Présidentiel, au moment où les ressources se font de plus en plus rares.

En somme, le Président de la transition est fortement interpelé, lui qui est l’employeur du PM, pour qu’il arrête cette impardonnable saignée financière au moment où le Mali a le plus besoin des ressources financières pour relever  ses multiples défis.

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