Le Liban a décidé mardi de déposer une plainte auprès du secrétaire général de l’ONU contre l’annexion par Israël de la partie nord du village de Ghajar, considéré par Beyrouth comme une terre libanaise. Ce village alaouite a été complètement coupé du Liban après la construction récente par l’armée israélienne d’une clôture au nord de la bourgade.
Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Pour Beyrouth, l’annexion par les Israéliens de la totalité du village de Ghajar, à l’extrême sud-est du Liban, constitue une « violation flagrante et dangereuse » de la résolution 1701 de l’ONU, qui a mis fin à la guerre entre le Hezbollah et Israël en 2006
Le Hezbollah a dénoncé jeudi la décision israélienne de construire un mur autour du village de Ghajar, situé à cheval entre la partie du Golan syrien occupée par Israël et le Liban, appelant à agir pour « empêcher une consolidation de l’occupation ». Pour les Israéliens, la construction de la clôture autour de cette localité est une réponse à l’installation par le Hezbollah de deux tentes dans une région voisine occupée par Israël, mais revendiquée par le Liban.
Israël a exigé le démantèlement de ces tentes, menaçant d’utiliser la force si le Hezbollah n’obtempère pas. Le parti chiite a refusé de céder aux menaces.
Face à la montée des tensions, des médiations officielles ou secrètes sont en cours pour éviter un embrasement de ce front plutôt calme depuis 17 ans. La force onusienne déployée au sud du Liban tente de calmer le jeu. Les diplomaties française, américaine et d’autres pays européens sont aussi à l’œuvre pour trouver une solution.
Des idées circulent, comme le démantèlement des tentes en contrepartie d’un retour au statu quo dans le village de Ghajar. Ou encore, la remise des tentes à l’armée libanaise.
La position du Hezbollah à l’égard des propositions de règlement de la crise sera connue ce mercredi lors d’un discours attendu du leader du parti chiite Hassan Nasrallah.