La Russie va déployer des armes nucléaires tactiques sur le territoire de la Biélorussie, a fait savoir le président russe Vladimir Poutine ce 25 mars.
«La raison en est la déclaration du vice-ministre britannique de la Défense indiquant que son pays allait fournir des obus à l’uranium appauvri à l’Ukraine», a fait valoir le chef d’Etat. Or, le président russe a ajouté que «même en dehors du contexte de ces événements», son homologue biélorusse Alexandre Loukachenko soulevait «depuis longtemps» la question du déploiement d’armes nucléaires tactiques russes sur le territoire de Biélorussie.
En outre, Vladimir Poutine a tenu à souligner que ce déploiement d’armes n’avait rien d’inédit au niveau global : «Il n’y a rien de nouveau ici non plus. Tout d’abord, les Etats-Unis le font depuis des décennies. Ils ont déployé il y a longtemps des armes nucléaires tactiques sur le territoire de leurs alliés, les pays de l’OTAN en Europe, dans six pays». Partant, Moscou et Minsk ont convenu «de faire de même», selon les termes de Vladimir Poutine, «sans violer [leurs] obligations internationales en matière de non-prolifération».
«A partir du 3 avril, nous commençons à former les équipages. Et le 1er juillet, nous terminerons la construction d’un entrepôt spécial pour les armes nucléaires tactiques sur le territoire de la Biélorussie», a précisé le dirigeant russe.
Le 20 mars, l’armée britannique a confirmé livrer à Kiev des obus contenant de l’uranium appauvri. «Ces munitions sont très efficaces pour détruire les chars et les véhicules blindés modernes», a fait valoir la vice-ministre de la défense Annabel Goldie, en ajoutant qu’elles pourraient être utilisées par les chars Challenger 2 qui vont être fournis à l’armée ukrainienne.
Une doctrine nucléaire russe défensive
Depuis le lancement de l’opération militaire russe en Ukraine – que Kiev et ses alliés dénoncent comme une guerre d’invasion –, les hauts responsables russes ont rappelé à plusieurs reprises que la doctrine nucléaire de leur pays était orientée vers sa protection.
Ainsi, début octobre, le chef de la diplomatie russe avait souligné que la politique de la Russie en matière de dissuasion nucléaire «présentait un caractère exclusivement défensif». Quelques mois plus tôt, fin mars, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov avait affirmé que la Russie n’utiliserait l’arme nucléaire en Ukraine qu’en cas de «menace existentielle» contre la Russie.
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