Submergée par la saleté et la poussière qui envahissent notre quotidien, la ville de Bamako devient de plus en plus invivable, et ses habitants de plus en plus exposés aux maladies respiratoires. Une situation préoccupante, pour laquelle j’accuse directement et sans détour, toutes les femmes de Bamako. Il était une fois, nos mamans.
Autrefois, les femmes jouaient un rôle central dans le maintien de la propreté de notre environnement. Elles étaient les premières à se lever chaque matin, dès l’appel du muezzin, pour s’atteler aux tâches ménagères, dont le nettoyage des abords de nos habitations. Ces moments étaient non seulement l’occasion de maintenir nos rues propres, mais également de tisser des liens sociaux, d’échanger des conseils et de renforcer le sentiment d’appartenance à une communauté.
Malheureusement, cette pratique appartient au passé. L’heure est à l’abandon de nos responsabilités envers notre environnement. La poussière s’accumule, les détritus jonchent nos rues, et l’insalubrité devient la norme.
Il est temps de réagir, de rétablir ces pratiques vertueuses qui ont fait la grandeur de notre communauté. Dans le trousseau traditionnel de la femme malienne, certains objets revêtent une symbolique forte, rappelant l’importance de veiller à l’hygiène de notre cadre de vie. Parmi eux, le balai, symbole de propreté et de responsabilité. Cet héritage culturel, loin d’être anodin, porte en lui les valeurs essentielles qui forgent notre identité.
Aujourd’hui, il est impératif que chaque femme se réapproprie ce rôle, qu’elle se lève tôt le matin et participe activement à l’entretien des portes. Car, c’est en agissant individuellement que nous pourrons collectivement redonner à Bamako sa splendeur d’antan. Il est temps de se rassembler, de s’organiser et de faire de la propreté de notre environnement une priorité absolue.
En nous mobilisant ensemble, en reprenant nos bonnes habitudes, nous pouvons inverser la tendance et redonner à Bamako toute sa beauté et sa dignité. Il est temps de montrer au monde, que nous sommes capables de relever ce défi et que nous sommes déterminés à préserver notre héritage, pour les générations futures. La poussière et l’insalubrité ne sont pas une fatalité, mais un défi que nous pouvons et devons, surmonter ensemble.
Drissa Togola
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