Cela fait maintenant plus de 10 ans que nous assistons aux jeux troubles des mouvements rebelles du nord du Mali. Ces derniers, dans le fond, n’ont jamais renoncé à leur projet de la partition du Mali, aux fins, de la création de « l’État de ‘Azawad ». Ainsi, la déstabilisation du pays, véritablement partie de la rébellion de 2012, où les rebelles nordistes touaregs avaient surpris les soldats en poste au nord, continue de plus belle.
L’on se rappelle qu’à Aguelhok seulement, on a compté un triste bilan d’au moins 100 soldats assassinés. A partir de ce sinistre forfait, la coalition des mouvements rebelles et terroristes du nord avait fini par prendre le contrôle des régions du nord, à savoir : Kidal, Tombouctou, Gao. A cette époque, le Mouvement pour la Libération de l’ « Azawad » (MNLA) s’était donc associé aux terroristes criminels d’Aqmi, du Mujao, d’Ansardine et autres, pour contrôler les régions conquises. Ils avaient fini par détruire de nombreux monuments et édifices historiques et soumettre les populations à la Charia. Tous les édifices qui étaient considérés comme sacrés par les populations, notamment : les mausolées, reconnus à l’échelle internationale comme biens matériels de l’humanité ont été détruits. Des manuscrits datant du moyen âge n’ont pas échappé à leur furie obscurantiste. Une bonne partie des populations du nord avaient fui pour se réfugier dans d’autres contrées du Mali ou à l’extérieur.
Au moment de leur règne barbare, jusqu’à la reconquête des régions du nord hormis Kidal, l’administration et les besoins sociaux de base (écoles, centres de santé etc), n’étaient pas accessibles aux populations. Les entreprises et sociétés publiques et privées avaient également fermé leurs portes pour cause d’insécurité. Les banques, et surtout, le tourisme, étaient restés non opérationnelles dans le nord du pays. Seuls, les rebelles et leurs alliés soi-disant djihadistes mais terroristes, régnaient en maîtres absolus au nord. Ils avaient commis de nombreux crimes contre l’humanité.
Puis, vint la reconquête des régions du nord en 1993 avec l’appui de la mission militaire française Serval. Mais hélas, ceux qui étaient venus aider le Mali, ont pris le soin d’interdire à ses soldats de pénétrer dans Kidal. Qui est donc devenue une enclave rebelle et terroriste à l’intérieur de la république. Seules les forces francaises et la MINUSMA pouvaient patrouiller dans la ville aux côtés du MNLA que la France avait contribué à remettre en selle. Alors que ce mouvement rebelle était anéanti par les terroristes du mouvement Ansardine.
Et pourtant, en dépit de cela, les autorités maliennes des pouvoirs successifs, sont demeurées ouvertes au dialogue dans l’espoir que les mouvements rebelles et leurs associés criminels renonceraient à leur projet de la partition du Mali, pour intégrer la république entièrement. Les présidents feu Amadou Toumani Touré et feu Ibrahim Boubacar Keita, avaient exploré toutes les pistes de résolution de la crise, en acceptant, même certaines caprices des mouvements rebelles ayant agressé l’État du Mali.
De Ouagadougou au Burkina Faso à Alger en Algérie, l’Etat malien a signé des accords de Paix avec les mouvements rebelles et acolytes. Il est clair que les pouvoirs des régimes précédents avaient œuvré dans le but d’une véritable réconciliation nationale afin d’aboutir à la paix et la cohésion sociale entre les filles et fils de la nation Malienne. Toute chose qui devrait immédiatement être suivie par le retour de l’État dans toutes régions précédemment occupées par les mouvements rebelles et alliés. Mais hélas ! L’État y est demeuré exclu et ridiculisé par ses propres citoyens égarés dans de nombreuses zones du pays.
Et ça fait donc plus de dix ans, que cela dure, sans compter l’aggravation de la situation sécuritaire dans l’ensemble du territoire national. Tant, l’insécurité a pris des proportions très inquiétantes partout dans le pays. Même, des zones périurbaines sont constamment attaquées par les terroristes. Aucune région n’échappe désormais aux attaques terroristes. Des cibles militaires et civiles sont indistinctement attaquées. Et le pire s’est produit avec l’attaque du bateau « Tombouctou », complètement détruit avec son cortège de morts et blessés innocents. Une attaque revendiquée par la CMA.
Face au refus des mouvements rebelles et de leurs alliés terroristes de laisser l’État malien exister au nord, la patience a fini par atteindre ses limites. Désormais, les autorités de Transition ont décidé d’exiger que l’État du Mali soit respecté, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur du pays. C’est dans cette logique que l’armée a été instruite de mener sa mission purement régalienne, pour instaurer l’autorité de l’État sur toute l’étendue du territoire national. “Il était donc temps et grand temps !”, Dirait l’autre.
Toutes les voies de recours pour la réconciliation et la Paix, ont été explorées par l’Etat malien, mais sans succès. Donc, il n’y avait plus une autre alternative que la guerre à partir du moment où ce sont les forces de la CMA qui ont déclenché les hostilités, en attaquant différentes cibles militaires jusqu’à l’attaque terroriste et lâche perpétrée contre le bateau « Tombouctou ». Ainsi était venu le temps du respect de l’intégrité du territoire national afin que l’autorité de l’État puisse in fine s’exercer.
L’Armée est donc désormais sur le terrain, cette fois ci, avec toute la rigueur requise à sa mission régalienne. Espérons vivement que celle-ci soit une véritable réussite afin que l’État puisse désormais asseoir sa souveraineté partout sur toute l’étendue du territoire national ! Bien sûr, sans trop de dégâts humains et matériels !
Monoko Toaly