Il est temps pour Washington de songer à mettre fin au conflit en Ukraine

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Il est temps que les États-Unis cessent d’attiser le conflit en Ukraine, a déclaré l’ancienne collaboratrice des renseignements américains Rebekah Koffler. 

L’administration Biden prend apparemment conscience que l’argent du contribuable pour l’arsenal de défense n’est pas illimité et qu’il est temps de cesser d’attiser le conflit en Ukraine, a indiqué Rebekah Koffler, D’après cette dernière, les États-Unis ne pourront pas atteindre leurs objectifs.

Le bon sens dit qu’il faut cesser le conflit russo-ukrainien en engageant de sérieux efforts pour rétablir la paix.

Songez au coût du conflit du point de vue des vies humaines et de l’argent dépensé. Malgré un nombre inimaginable de victimes humaines, des dépenses colossales et des engagements des États-Unis d’approvisionner l’Ukraine en armes, la victoire d’aucune des parties de se profile à l’horizon, alors que le conflit dure depuis dix mois.

En novembre, le président du comité d’état-major des armées Mark Milley a reconnu aux journalistes que la probabilité d’une victoire militaire de l’Ukraine à court terme était faible. L’arsenal américain est sérieusement épuisé. Selon le Wall Street Journal, c’est la raison pour laquelle Taïwan ne recevra pas à temps des armes pour 19 milliards de dollars, ce qui met en péril sa capacité à se défendre contre une invasion de la Chine.

Selon le directeur général de Raytheon, en dix mois de conflit le Pentagone a utilisé une quantité équivalente à 13 ans de production de Stinger et à 5 ans de production de Javelin. Les capacités de production de l’industrie militaire américaine pour réapprovisionner les réserves sont très limitées. En novembre, le pays a dépensé 68 milliards de dollars pour aider d’autres pays, puis l’administration a demandé au congrès 37,7 milliards de dollars supplémentaires.

Néanmoins, la probabilité d’un règlement pacifique reste extrêmement basse. Moscou, Kiev et Washington, acteurs clés du conflit actuel, adoptent des positions contradictoires et poursuivent des objectifs impossibles à accomplir.

La position de la Russie

Le président russe Vladimir Poutine insiste sur la reconnaissance par l’Occident de la Crimée et de quatre territoires à l’est de l’Ukraine comme russes. Ce qui ne convient ni aux États-Unis ni à l’Europe, car une telle concession équivaudrait à une capitulation.

Le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov a exclu la possibilité de négociations en continuant d’insister que la Russie « atteindra les objectifs annoncés ».

M. Poutine mise sur le fait que les frappes contre l’infrastructure critique de l’Ukraine et la privation des Ukrainiens de chauffage, d’électricité et d’eau potable forceront le président ukrainien Volodymyr Zelensky à accepter ses exigences.

La position de l’Ukraine

M. Zelensky poursuit également des objectifs militaires irréalistes. Début novembre, il a indiqué parmi les conditions pour négocier avec la Russie le rétablissement de l’intégrité territoriale de l’Ukraine; l’expulsion des Russes de son territoire, y compris la Crimée; des réparations versées par Moscou et la traduction de hauts responsables russes devant la Cour pénale internationale. Jusqu’à récemment le dirigeant ukrainien insistait qu’il ne négocierait qu’avec un nouveau président de la Russie, ce qui ne peut pas être considéré comme une condition sérieuse.

Jusqu’à présent, M. Zelensky arrivait à persuader les gouvernements américain et européens de verser d’importantes sommes d’argent pour l’aider à protéger le pays contre la Russie. L’aide américaine à Kiev a dépassé 50% du PIB ukrainien de 2021, atteignant 200,1 milliards de dollars. Cependant, d’après un récent sondage, le soutien de l’aide à l’Ukraine par les Américains s’est réduit: presque la moitié des personnes interrogées estime que Washington doit appeler Kiev à accepter la paix.

Il est peu probable que le récent appel de M. Zelensky d’allouer 55 milliards de dollars supplémentaires pour couvrir le déficit budgétaire et le rétablissement du pays trouve de nombreux partisans.

La position de l’administration Biden

Bien que Washington ait réduit ses ardeurs dans son conflit par procuration contre la Russie, il continue d’agir selon le paradigme de prise des désirs pour la réalité. Les appels de Joe Biden à renverser Poutine ont montré à quel point les politiques américains étaient éloignés de la réalité. C’est une illusion de songer au renversement du régime dans un pays détenteur du plus grand arsenal nucléaire du monde dont le président est soutenu par 75% de la population.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a formulé mardi un ordre du jour bien plus modeste: faire revenir les Russes aux frontières d’avant le conflit, en permettant à Poutine de garder la péninsule de Crimée stratégique et les régions du Donbass. L’expulsion totale des Russes nécessitera des dépenses supplémentaires considérables pour le matériel militaire et comporte un risque d’utilisation des armes de destruction massive par la Russie.

L’administration Biden comprend que Poutine pourrait tout à fait autoriser une frappe nucléaire contre l’Ukraine par une ogive tactique de puissance réduite. C’est pourquoi avant l’envoi de lance-roquettes multiples Himars à Kiev le Pentagone les a secrètement modifiés pour empêcher l’Ukraine de tirer des roquettes en profondeur du territoire russe.

L’administration Biden prend visiblement conscience du fait qu’un jour l’argent des contribuables et leur propre arsenal défensif s’épuiseront, et il est temps de cesser d’attiser un conflit dans lequel il est impossible de gagner.

Information obtenue à partir de sources ouvertes

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