Force anti putsch, la rigolade ?

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Les chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEOA viennent d’apporter encore la preuve, s’il en est besoin, qu’ils participent activement au sous-développement de l’Afrique en jouant les claviers de fausses notes. Le président de la Commission en conférence de presse à la fin de la 62ème Session ordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, a-t-il eu trop d’audace, ou la rédaction du communiqué final n’a pas suivi ? Les sanctions annoncées contre le Mali au bout d’un ultimatum en janvier, si les 46 soldats ivoiriens au Mali ne sont pas libérés ; l’armée de la CEDEAO pour lutter contre le terrorisme et les coups d’Etat. Le summum de la comédie pour amuser la galerie. La CEDEAO a-t-elle besoin d’une armée pour arrêter les putschistes ? Il suffit de faire en sorte qu’il n’y ait pas de velléité de coups d’Etat en en supprimant les causes : stopper la dilapidation des ressources du continuent en refusant d’en être acteurs ou de s’associer à cette entreprise criminelle de gaspillage de nos ressources, tant économiques qu’humaines. La conférence en a-t-elle pris conscience ou encore un jeu pour infantiliser le peuple africain de la CEDEAO?

Au point 6 du communiqué final, « Les Chefs d’Etat et de Gouvernement réaffirment leur ferme volonté politique de dynamiser davantage le processus d’intégration régionale en conjuguant leurs efforts en faveur du développement socio-économique de l’Afrique de l’Ouest dans un environnement de paix et de sécurité et de bonne gouvernance ». Les populations africaines demandent -elles autre chose ? C’est tout ce qui a manqué à notre sous-région: développement socio-économique, paix et sécurité et de bonne gouvernance. Volonté toujours affirmée mais jamais réalisée. Ce point 6 est le résumé de tout ce qu’il faut pour supprimer les causes des coups d’Etat au lieu d’une fantomatique force au service des chefs d’Etat pour se maintenir au pouvoir et se livrer librement à leur troisième mandat jusqu’au coup de feu fatal, pour ramener le pays au point de départ. Quel gâchis !

La modification de la Constitution pour un troisième mandat, ce scenario n’est-il pas pire qu’un coup d’Etat ? Si celui-ci utilise les armes pour braquer et prendre le pouvoir, la première est une insulte de l’intelligence humaine, un embellissement de l’horreur politique. Mais, il y a pire, c’est la fraude électorale qui est le vol de la volonté populaire, utilisé pour assassiner la démocratie en Afrique. Ce braquage indigne pratiqué en Afrique est le fait d’acteurs politiques indignes et inaptes à gouverner, qui refusent de céder aux choix des électeurs. Ces élus illégitimes, crachés des urnes à la césarienne, sont sources de mal gouvernance, de clientélisme, de corruption, de népotisme et de gabegie, bref source des malheurs des Etats africains.

La force en fabrication va-t-elle commencer par s’occuper des présidents en cours de troisième mandat, pour couper l’appétit du troisième mandat à ceux qui en ont envie, et de la fraude électorale à ceux qui salivent pour ça ? Que cache l’absence remarquée des présidents du Bénin Patrice Talon et du Niger Mohamed Bazoum à ce sommet?

B. Daou

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