« Trop de réalisateurs, tue la réalisation ». Cela pourrait résumer aujourd’hui tout le malheur du cinéma malien. Porté par des professionnels de haut niveau, le cinéma malien était parvenu à se hisser au firmament du cinéma africain et sur des scènes en dehors de notre continent. Mais, malheureusement, depuis quelques années, le 7ème art malien est en berne.
Il est temps que la nouvelle génération de réalisateurs maliens se met en cause. Ils sont trop nombreux. Peut-être un peu trop pour le Mali. Peut-être cela ne devrait pas constituer un handicap, si la qualité professionnelle et le niveau intellectuel pour porter des projets majeurs y étaient. Malheureusement, comme nous le savons tous, une seule hirondelle ne saurait faire le printemps. Oui, il y a des jeunes qui sont bons. Exceptionnellement bons. Mais, il faut se dire la vérité, la grande majorité ferait mieux d’aller apprendre un autre métier. Qu’on ne se le cache. Chacun peut faire son cinéma. Mais, faire le cinéma n’est pas donné à tous. Et, c’est ce que nous n’arrivons pas à comprendre au Mali.
Sans formation de haut niveau. Se cachant pour la plupart derrière les facilités que nous offre le 2.0 qu’ils ne maîtrisent même pas à souhait et refusant de se mettre en cause, le couple est vite indexé : pas de financements pour faire des films. Mon dieu, qui va foutre des centaines de millions dans un projet de film mort-né, parce que porté par un réalisateur sans envergure intellectuelle. Et, oui. Faire le cinéma, fait appel à des capacités intellectuelles forgées par une culture générale, qui est de plus en plus une denrée rare dans le contexte malien.
Ouvrons nos yeux. Il n’y a plus de place pour la politique d’autruche. En réalité, les acteurs du cinéma malien, doyens, moins jeunes et jeunes, doivent se donner la main pour sauver ce que nous avons de plus formidable : notre cinéma qui ne devient que l’ombre de lui-même. Vous me direz que faire ? Dans l’immédiat, nous n’avons pas de réponse. Mais, nous sommes convaincus qu’il va falloir mettre un accent exceptionnel sur la formation et mettre en place un dispositif efficace de financements. Le cinéma malien était bon, brillant et porteur d’espoirs pour l’Afrique et le monde, parce que le Mali avait des cinéastes exceptionnellement bien formés.
Quand on est bien formé, on aura la capacité de mobiliser des ressources pour faire des films. Monde de concurrence, il faut admettre qu’il n’y a plus de place pour des médiocres. Cessons de nous leurrer et mettons-nous sérieusement au travail. Que les pseudo-réalisateurs, comme les rats, doivent quitter le navire et faire la place à ceux qui ont vraiment la capacité de porter cette profession. Loin de faire le cinéma, trop de réalisateurs maliens font leurs cinémas. Et, ne nous amènera nulle part.
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