Espoir pour la Démocratie et la République : Des défis à relever pour préserver l’héritage politique de Soumaïla Cissé

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Après le verdict de la Cour suprême, le 12 avril 2023, les observateurs s’attendaient à ce que les «perdants» du bras de fer judiciaire entre les héritiers de feu Soumaïla Cissé prennent l’initiative de fonder une nouvelle formation politique. Et ils n’ont pas perdu leur temps puisque «Espoir pour la République et la Démocratie» a été porté sur les fonts baptismaux le samedi dernier (20 mai 2023) par Pr. Salikou Sanogo est ses camarades, dont la veuve du fondateur de l’URD, Mme Cissé Assitan Traoré. Mais, il ne manque de défis à surmonter pour poursuivre le combat politique de «Soumi Champion» !

Maintenir haut le flambeau de poursuivre le combat politique de feu Soumaïla Cissé jusqu’à la victoire !  Telle est la volonté qui anime Pr. Salikou Sanogo et ses camarades en créant «Espoir pour la Démocratie et la République» (EDR). Une décision qui était très attendue après le verdict défavorable de la Cour suprême dans le bras de fer judiciaire les opposant aux organisateurs du congrès du 16 janvier 2022, en l’occurrence Gouagnon et compagnie. Comprenant que le vin était déjà tiré, le clan naturellement plus proche de la famille de feu Soumaïla Cissé n’a pas perdu son temps en conjecture.

L’atout principal d’EDR est d’être soutenu par le comité des sages de l’URD et la grande majorité des cadres qui étaient très proches de feu Soumaïla Cissé

Lors d’une rencontre le 16 avril 2023, Pr. Sanogo avait rappelé, «nous avons l’obligation d’honorer la mémoire de Soumaïla Cissé». D’où l’impérieuse nécessité de créer un «nouvel appareil politique dans le but de continuer le combat et de concrétiser une vision axée sur la restauration de l’espoir dans un Mali aujourd’hui ballotté dans tous les sens. Une conception qui avait été inlassablement prêché par le regretté Soumaïla Cissé». Une proposition à laquelle ont adhéré ses partisans. Une commission de rédaction des textes a ainsi été mise sur place.

Ainsi, samedi dernier (20 mai 2023), les projets de statuts et du règlement intérieur ont été adoptés par acclamation par l’assemblée générale constitutive. Et le nom «Espoir pour la Démocratie et la République» a été accepté pour la poursuite des idéaux du président Soumaïla Cissé avec comme devise : «Travail-Justice-Solidarité» ! Comme l’a assuré Moussa Sey Diallo, membre du Directoire provisoire, «ce parti va se positionner tel un promoteur d’espoir, un réceptacle d’idées innovatrices et un laboratoire pour une nouvelle génération de politiques qui veut bâtir un Mali qui gagne en harmonie avec les meilleurs des anciens».

Ce nouveau départ suscite beaucoup d’enthousiasme dans le camp de ceux qui refusent d’être spoliés de l’héritage politique de Soumaïla Cissé. Mais,  nous savons tous qu’il est facile de susciter l’espoir que de le maintenir. Même s’il est clair qu’EDR n’est pas créé du néant. En effet, en termes de d’influence politique, ses fondateurs (Pr. Salikou Sanogo, Mme Cissé Assitan Traoré, Me Boubacar Karamoko Coulibaly, Daouda Touré, Bandiougou Bidia Doucouré, Mahamar Oumar Maïga, Moussa Sey Diallo, Me Demba Traoré, Mme Touré Babou Traoré, Mme Diarra, Lala Camara, Mme Diarra Aminata Thiéro, Assa Diarra…) n’ont presque plus rien  à prouver sur la scène politique nationale. Tout comme leur attachement à l’idéal politique de «Soumi champion» ne souffre d’aucune contestation.

N’empêche que les défis sont énormes pour concrétiser l’espoir suscité en victoires politiques. A commencer par mieux occuper le terrain avant les prochaines échéances politiques. Les leaders de la jeune chapelle en formation sont sans doute conscients qu’ils seront très attendus et les résultats réalisés seront sans doute, en dehors de l’impact réel de la division sur un héritage politique, les premiers vrais indicateurs de sa force réelle, de sa capacité à perpétuer l’œuvre voire la vision et l’idéal de feu Soumaïla Cissé.

Et nous savons qu’une élection n’est jamais gagnée d’avance, surtout pour un jeune parti, même si EDR peut compter sur une base non négligeable de l’URD. Mais, il est clair que celle-ci n’a pas aujourd’hui la même vitalité et mettra du temps à retrouver son dynamisme après la rupture consommée entre les clans. «Le défi est énorme, mais, à coeur vaillant, rien d’impossible», nous rappelle un jeune cadre du parti. Prendre conscience du défi et de la nécessité de mouiller le maillot pour le relever est sans doute un atout majeur qui peut conduire EDR très loin dans sa conquête politique !

Moussa Bolly

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