Éditorial : Il ne faut pas se laisser intimider

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Babacar Justin N’Diaye, célèbre analyste politique et redoutable polémiste sénégalais, disait il y a plusieurs années : “La France flatte le président, encourage l’opposition et arme le maquisard”. Vérité d’airain qui charrie toujours sa charge de malfaisances qui ne peuvent plus être ni cachées, ni niées. Dieu merci, les Africains se sont enfin réveillés et ils sont déterminés à affranchir le continent de toutes les exploitations et de tous les jougs d’asservissement. Fini bientôt le temps d’un Léopold Sédar Senghor qui affirmait que nous sommes, nous, francophones africains certainement, liés à la France par le nombril. Effectivement, il y a toujours parmi nous ceux-là qui estiment crime l’idée de s’affranchir des liens qui font de nous des éternels assistés, des exploités, juste bons à suivre des maîtres qu’ils savent pourtant bien injustes, prédateurs, inhumains et insatiables. Pour cette catégorie de personnes nuisibles, incapables de volonté de se libérer des servitudes, qui sont pour notre peuple depuis le 5 juin 2020 des apatrides et qui nous qualifient de petits cons défenseurs de l’Afrique (des panafricons), un Panafricaniste a cette belle réplique : “Ceux qui nous qualifient ainsi sont les descendants de ceux-là qui ont vendu les leurs pour des bibelots et des miroirs, le sang ne ment pas”. C’est certain, ce sont des intellectuels crétins, plutôt soucieux de leurs comptes dans les paradis fiscaux, rusés comme Sioux, politiciens sans morale qui font saigner notre économie en montant, dès qu’ils s’emparent des rênes de l’État par des subterfuges électoraux, des bureaux d’études crapuleux, même des instituts académiques de formation délivrant des diplômes à des étudiants sous toge, mais dont les objectifs ne sont autre chose que pomper l’argent public. De véritables délinquants à col blanc qui sont toujours avides d’argent et qui en raffolent à mesure qu’ils en accaparent davantage. Montesquieu dirait qu’ils en désirent toujours parce qu’ils parviennent à en posséder par de fraudes multiples.

Les voilà, bardés de diplômes pour la plupart d’entre eux, ils sont connus comme des loups blancs et ce sont eux qui insinuent qu’ils sont traqués et muselés, tout simplement parce que la Transition ne leur octroie pas des strapontins, partage de gâteaux auxquels ils sont habitués. Maurice Druon,  Secrétaire perpétuel de l’Académie française, écrivait justement dans son monumental livre, “Les Rois maudits” (1977), ouvrage consacré à l’histoire de la gouvernance dans son pays : “Les peuples portent le poids des malédictions plus longtemps que les princes qui les ont attirées.” Nos princes à nous, ce sont ces politiciens prédateurs qui, pendant 30 ans, ont poussé notre pays, nos institutions, notre démocratie, dans le pire des cul-de-sac. Ce sont toujours eux qui, chaque fois que le Médiateur de la CEDEAO doit arriver à Bamako, donnent de la voix, se démènent comme de beaux diables (diatribes, philippiques, boucs émissaires) et croient menacer le Colonel Goïta en le contraignant de jeter dans la poubelle les pertinentes résolutions sorties des Assises Nationales de la Refondation auxquelles ils ont crânement refusé de prendre part.

Nous, les Maliens, nous ne nous se laisserons pas intimider par toutes les vociférations du monde et  nous formerons une hermétique ceinture de sécurité autour du Président de la Transition de sorte que nul cannibale ne parvienne à le pousser hors des ANR. Puisque nous sommes suffisamment conscients de nos obligations, que les soldats de l’armée politique malienne de Macron prennent encore pour de bon à la figure Maurice Druon : “Les tragédies de l’Histoire révèlent les grands hommes ; mais ce sont les médiocres qui provoquent les tragédies.”

Amadou N’Fa Diallo

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