Edito : Contradiction de la CMA !

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Dans sa lettre  N°03-32/BE-CMA,  du 10 décembre 2022,  adressée  au ministre algérien des Affaires Etrangères, Ramtan  Lamamra,  Chef de file de la Médiation Internationalela Coordination des Mouvements de l’Azawad  (CMA) sollicite de l’Algérie et des autres médiateurs internationaux une “réunion d’urgence” dans un “lieu neutre”, pour examiner l’Accord pour la Paix  et la Réconciliation au  Mali issu du Processus d’Alger. Dont elle a récemment dénoncé “la déliquescence”. La CMA justifie sa requête par « le besoin d’un examen décisif de sa viabilité ». Mais  un accord déjà « déliquescent »,  signé il y a huit ans  et qui peine à fonctionner, peut-il  encore  avoir de la viabilité ?

 Sur le plan de la logique, il y a très peu de chance qu’un tel accord puisse devenir viable ! En raison de cela,  tout laisse à croire que la CMA en fait de cet accord d’Alger « déliquescent »,  son fonds de commerce pour pouvoir atteindre ses objectifs inavoués. Dont la finalité n’est autre que  la création d’une entité territoriale et politique indépendante de l’Etat du Mali. Comme à ses habitudes,  cette organisation politico-militaire  procède ainsi  du chantage et de la diversion pour  faire avancer ses pions.

Un communiqué de cette coalition  politico-militaire basée à Kidal, publié au cours de  la semaine passée, vient  étayer  sa  mauvaise attitude. Dans celui-ci, la CMA   affirme  qu’“Il est regrettable d’avouer” que “l’accord de paix “pâtit incontestablement du manque évident d’engagements efficients (des) parties capitales pour sa mise en œuvre, à savoir les gouvernements successifs du Mali, la médiation (algérienne) et la communauté internationale garante de son application intégrale”.

Mais l’organisation politico-militaire  ne se  remet pas en cause, en occultant  sa prime responsabilité. Alors qu’en réalité, c’est elle qui a toujours œuvré  pour  torpiller  l’application dudit accord. D’ailleurs, comment peut-on reconnaître qu’un Accord « pâtit »  et qu’il est « déliquescent » et demander en même temps sa viabilité. Il y a visiblement  une contradiction de la CMA  dans sa propre  démarche !  Cela ne vaudrait-il pas  une raison  suffisante  de  s’interroger sur le sérieux du  Comité Exécutif de la CMA ? 

Dans son précédent article intitulé : « Sortons du déni de réalité » de sa livraison du mercredi 07 septembre 2022, Le Pélican alertait  sur la difficulté  d’applicabilité de l’accord d’Alger en l’état.  Il écrivait: « une  majorité des populations et de la Société Civile  maliennes considère que  l’application  de cet Accord de Paix et de Réconciliation issu du processus d’Alger aboutirait à la division de leur pays en plusieurs entités étatiques. La fameuse et  hypothétique « République de l’Azawad » est  déjà en gestation : avec ses propres forces de défense et de sécurité mais aussi  des institutions qui gèrent  la vie publique, en lieu et place de celles républicaines du Mali. Les « ex-rebelles touaregs » fêtent  tous les ans, au vu et au su de la Communauté dite Internationale, leur  « indépendance » vis-à vis de  l’Etat  souverain du Mali ».

Ce sont des assertions  aussi tangibles  qu’inquiétantes, notamment  lorsque l’on sait que  c’est la même CMA, depuis la signature de ce fameux  accord en 2015, qui refuse de mener   un jeu franc. Non  seulement, elle  refuse de  se soumettre  aux lois de la République, mais  en plus, elle ne cesse de prendre en otage, les paisibles populations touarègues et arabes éprises de paix. En somme, la CMA donne l’impression d’être dans la République. Alors qu’elle possède un  agenda inavoué : la création de son hypothétique république de l’Azawad. C’est cela la réalité !

 

Gaoussou Madani Traoré

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