Des civils décapités à Ersane par l’armée malienne et ses supplétifs de Wagner

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Un calme précaire règne à Anefis, localité située à l’entrée de la région de Kidal, que l’armée malienne a repris samedi aux rebelles du CSP (Cadre stratégique permanent). Depuis, une forme de pause est observée dans les combats, qui pourrait être rompue à tout moment. Dans ce contexte, les rebelles du CSP accusent l’armée malienne et ses supplétifs russes du groupe Wagner de se livrer à d’atroces exactions sur les populations civiles. Notamment à Ersane, région de Gao, où une dizaine de civils ont été exécutés, décapités, et leurs corps piégés.

Les images diffusées par le CSP montrent des corps gisant au sol, la tête tranchée posée sur l’abdomen. Selon les rebelles, l’armée malienne et ses supplétifs de Wagner auraient exécuté dix-sept civils, jeudi 5 octobre dernier, dans la localité d’Ersane, lors de leur progression entre Tarkint et Anefis, à environ 200 kilomètres au nord de Gao.Les corps des victimes, des Touaregs de la fraction idnane, ont été décapités et piégés à l’aide de grenades ou de mines artisanales. Les points d’eau et les commerces de cette localité auraient également été détruits. Les noms de quinze victimes et de deux « bergers inconnus » ont également été communiqués.

Si les informations transmises par l’un des deux camps en belligérance sont forcément sujettes à caution, plusieurs cadres communautaires idnane de la zone, joints par RFI, confirment les faits. L’un d’eux ne cache pourtant pas, et depuis longtemps, ses réserves vis-à-vis du CSP.

Un autre, ressortissant de la localité voisine de Tarkint, affirme même avoir participé à l’enterrement des corps. Parmi lesquels ceux de plusieurs vieillards qui n’avaient pas pu ou pas voulu fuir, selon cette source, qui assure de manière catégorique que toutes les victimes étaient des civils sans aucune implication dans les hostilités. Selon lui, 15 corps sur 17 étaient piégés. Ils ont été enterrés le lendemain soir seulement, après intervention du CSP sur les corps minés. « On les a traînés au sol avec des ficelles, explique ce témoin, mais il a fallu les faire exploser avant de les enterrer. »

Sollicité par RFI sur ce massacre d’Ersane, l’armée malienne n’a pas souhaité commenter. Au cours des derniers jours, le CSP a accusé à plusieurs reprises l’armée malienne et leurs supplétifs de Wagner d’autres exécutions de civils, par exemple à Takoukete, près d’Anefis, où au moins sept civils auraient été décapités dimanche. Accusations que RFI n’a pas été en mesure de vérifier à ce stade.

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