Cette décision marquera une nouvelle étape du feuilleton judiciaire entre l’opposant et l’Etat, engagés depuis plus de deux ans dans un bras de fer marqué par des troubles meurtriers.
Mardi, les avocats des deux parties ont débattu, mardi, sur la décision de radier M. Sonko des listes électorales et de le priver ainsi de la présidentielle où il serait l’un des favoris.
La Cour suprême avait cassé le 17 novembre un jugement rendu en octobre à Ziguinchor, qui avait remis le chef de file de PASTEF dans la course en annulant sa radiation des listes électorales prononcée à la suite d’une condamnation à deux ans de prison en juin dans l’affaire Adji Sarr.
La Cour avait décidé que l’affaire devait être rejugée en première instance.
M. Sonko dénonce cette affaire et d’autres dont il fait l’objet comme des machinations visant à l’écarter de la présidentielle. Le pouvoir se défend de son côté de toute instrumentalisation de la justice.
« Il y a un individu qui s’appelle Macky Sall qui veut coûte que coûte l’empêcher (Ousmane Sonko) de participer aux élections présidentielles », avait déclaré lors de l’audience spéciale l’un des avocats de M. Sonko, Me Ousseynou Fall.
« On veut l’empêcher d’être candidat parce que si Ousmane Sonko se présente, il gagnerait au premier tour », avait renchéri Me Bamba Cissé, un autre de ses conseils.
Plus tard dans cette journée, les avocats de l’Etat ont demandé de rejeter la demande de M. Sonko.
La demande de l’opposant est irrecevable parce qu’elle est hors délai, a ainsi estimé Me Adama Fall. « Ousmane Sonko a déposé sa requête hors du délai de cinq jours prévu par la loi » alors qu’il était informé de la décision de radiation, a-t-il affirmé.
Ousmane Sonko a été écroué fin juillet sous d’autres chefs d’inculpation, dont appel à l’insurrection, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste et atteinte à la sûreté de l’Etat. Il conteste également ces mises en cause.