Ces trois pays sont dirigés par des militaires, arrivés au pouvoir à l’issue de coups d’État.
Les ministres des Affaires étrangères malien Abdoulaye Diop et guinéen Morissanda Kouyaté participent à un mini-sommet, ce jeudi 09 février 2023, à Ouagadougou, auprès de la cheffe de la diplomatie Burkinabè, Olivia Rouamba, a appris APA.
Les trois pays en transition en Afrique de l’ouest organisent cette rencontre tripartite « dans le cadre des consultations politiques sur des sujets d’intérêt commun », rapporte une source diplomatique à APA.
« L’objectif est de fédérer les idées, les énergies et les moyens pour mieux se faire entendre par les organisations sous régionales, régionales et internationales. Il s’agit de parler d’une même voix, partager les expériences et discuter chacun en ce qui le concerne de sa transition », explique le ministère des Affaires étrangères Malien, dans un communiqué lu à la télévision nationale.
« Coalition » contre la Cédéao
Pour certains observateurs, il s’agit d’une « coalition » pour faire face aux injonctions de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) que ces pays accusent d’être à la « solde de la France ».
Le Mali, la Guinée et le Burkina sont dirigés par des militaires, arrivés au pouvoir à l’issue de coups d’État, condamnés par l’instance sous-régionale.
En aout 2020, des colonels ont renversé Ibrahim Boubacar Keita dit IBK dont le pouvoir a été fragilisé par une série de manifestations du Mouvement du 5 Juin – Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP). Ces mêmes militaires ont « rectifié » la transition issue de ce putsch neuf mois plus tard avant d’installer l’un des leurs, le colonel Assimi Goita au pouvoir.
A la tête du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), le colonel Mamadi Doumbouya, ancien chef du Groupement des forces spéciales de Guinée, a déposé Alpha Condé le 5 septembre 2021. Neuf mois plus tôt, le président déchu venait d’être réélu pour un troisième mandat controversé.
En janvier 2022, Roch March Chrisian Kaboré fait les frais de la détérioration de la situation sécuritaire au Burkina Faso. Mais son tombeur, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba est à son tour destitué huit mois plus tard par ses camarades du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), mené par un officier subalterne, le capitaine Ibrahim Traoré.
Le Burkina Faso et la Guinée ont été suspendues des instances de la Cédéao alors que le Mali, en plus de cette sanction, a subi un embargo de six mois (janvier-juillet 2022). Après avoir obtenu des « engagements clairs » des autorités du Burkina Faso, de la Guinée et du Mali sur une transition de 24 mois, l’organisation sous-régionale a décidé d’accompagner ces trois pays vers un retour à l’ordre constitutionnel.
DS/ac/APA
APA-Ouagadougou (Burkina Faso)