Le 30 septembre 2022, le capitaine Ibrahim Traoré renversait le lieutenant-colonel Damiba, qui avait lui-même pris le pouvoir par les armes au président élu Roch Marc Christian Kaboré en janvier de la même année. Le 2 octobre, Ibrahim Traoré obtenait la démission du lieutenant-colonel Damiba et devenait de fait le président de la transition militaire burkinabè. Ce deuxième putsch était justifié par l’incapacité du premier coup d’État à faire face à l’insurrection islamiste au Burkina Faso. Mais depuis, si le nombre d’attaques a baissé, le nombre de victimes des groupes armés n’a cessé de croître.
Douze mois après le coup d’État d’Ibrahim Traoré, l’insécurité liée aux groupes armés n’a pas régressé, loin de là. Et cela malgré le soutien apporté aux Volontaires de la patrie, les VDP, et l’acquisition par l’armée de matériel – parfois détourné, il est vrai, par les jihadistes, comme récemment à Koumbri.Si les attaques ont été un peu moins fréquentes, 1 700 tout de même entre janvier et août de cette année, contre 2 500 sur la même période l’an dernier, elles ont fait beaucoup plus de victimes : 6 000 morts, contre 4 100, selon l’ONG Acled (The Armed Conflict Location & Event Data Project).
La situation est particulièrement dégradée dans les régions nord et est du Burkina : le Sahel, le Centre Nord, le Nord, la Boucle du Mouhoun et l’Est. Des villes comme Dori et Ouahigouya sont de fait sous blocus des djihadistes et dépendent de convois spéciaux pour leur ravitaillement.
Si selon la junte, 191 000 Burkinabé ont regagné leur village et que 900 classes ont été rouvertes ou délocalisées, le HCR chiffre à 2 millions les Burkinabé déplacés dans leur propre pays, l’Unicef à 1 million les enfants déscolarisés, faute de classe. 4,7 millions personnes dépendent de l’aide humanitaire, soit un Burkinabé sur cinq.
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