Tout au long de l’année 2023, les BRICS ont énormément fait parler d’eux. D’abord en cooptant 6 pays parmi les plus stratégiques du globe pour soutenir leur ambitieux projet de sortie du dollar. Mais surtout, par les nombreuses initiatives monétaires et financières qu’ils ont initiées conformément à leur vision. Cette année, les BRICS font aussi régulièrement la Une des journaux. Ils ont annoncé, il y a quelques mois, leur volonté d’intégrer 6 nouveaux Etats. Et ces six places, des dizaines de pays se les disputent. Dans cet article, nous allons voir comment l’intégration aux BRICS est potentiellement devenue un enjeu majeur pour de nombreux pays, majoritairement en développement.
Les BRICS, l’alliance qui intéresse le plus les pays en développement ?
Les pays en développement sont littéralement amoureux des BRICS. Et ce n’est pas trop de le dire au vu d’une récente actualité qui attire l’attention. Elle concerne l’augmentation des membres de l’alliance. L’année dernière, l’organisation avait ouvert ses portes à l’Iran, l’Argentine, l’Égypte, l’Éthiopie, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes formant ce qu’on appellera désormais les BRICS+.
Cette année, six nouveaux, dont on ne connaît pas les identités, vont rejoindre l’organisation. Une perspective qui élargirait les BRICS à 17 membres renforçant son statut de contre-pouvoir contre l’Occident. Si on ne sait pas encore la coloration de la cohorte d’Etats qui va rejoindre les BRICS, on sait que nombre d’Etats veulent leur ticket pour accéder aux groupes de pays.
Aux dernières nouvelles, il y a un intérêt palpable et croissant des pays en développement pour les BRICS. Naledi Pandor, la ministre sud-africaine des Affaires étrangères a révélé que 36 pays ont formellement exprimé leur intérêt pour rejoindre cette alliance. S’il y a autant d’engouement de la part de ces Etats à rejoindre l’alliance, c’est tout sauf par effet de mode.
Il faut savoir que ces nations voient dans les BRICS un bloc prometteur, capable de catalyser les changements économiques significatifs qui leur sont chers. Au fond, il y a un réel avantage à rejoindre les BRICS. En effet, l’adhésion à cette alliance offre une gamme d’avantages potentiels. Notamment, la perspective d’une souveraineté renforcée via réduction de la dépendance au dollar américain. Il s’agit d’un objectif crucial pour ces économies souhaitant affirmer leur indépendance financière et renforcer leur souveraineté économique.
Au-delà, l’intégration aux BRICS pourrait favoriser la promotion des monnaies locales pour les transactions internationales. De quoi offrir aux pays membres une plus grande flexibilité dans leurs échanges commerciaux transfrontaliers. Cette transition vers l’utilisation des monnaies locales est foncièrement utile pour renforcer les économies nationales, stimuler les échanges commerciaux infrarégionaux et limiter les coûts associés aux transactions internationales. En somme, l’attrait des pays en développement pour les BRICS repose sur la perspective tangible de renforcement économique et d’émancipation financière qu’offre cette alliance.
Beaucoup d’Etats intéressés, mais peu choisis à terme
Certes, il y a un intérêt colossal des Etats à rejoindre les BRICS. Mais cette envie se heurte aux complexités de l’expansion même de l’alliance. En effet, cette dernière fait face à une série de défis clés qui nécessitent une attention particulière. Tout d’abord, les critères d’adhésion rigoureux, définis par les membres existants, imposent une barrière élevée à l’entrée dans l’alliance. Parmi les 36 pays candidats, seuls quelques-uns pourraient remplir ces critères et recevoir une invitation en 2024. Ceci met en exergue la sélectivité du processus et la compétition féroce entre les nations aspirantes.
Par ailleurs, l’impact potentiel sur le dollar américain constitue un défi majeur global. En cherchant à réduire leur dépendance à cette monnaie, les BRICS risquent de perturber l’équilibre financier mondial. Ce faisant, il n’est pas exclu qu’ils déclenchent des réactions sur les marchés mondiaux, avec des conséquences potentiellement imprévisibles.
En outre, l’apport effectif des nouveaux membres soulève des questions cruciales quant à leur capacité à contribuer de manière significative aux objectifs des BRICS. Les pays candidats doivent démontrer qu’ils peuvent offrir des avantages tangibles aussi bien sur le plan monétaire que politique, pour être cooptés. Une exigence qui renforce la rigueur du processus d’expansion des BRICS et souligne l’importance stratégique de chaque nouvel ajout à cette coalition économique émergente. Il y a en somme un enjeu à garantir la pérennité et la pertinence de cette alliance dans un contexte économique mondial en constante évolution. Quoi qu’il en soit, cela ne sera pas sans conséquence.
Les implications d’un élargissement des BRICS
Il faut le dire, l’expansion des BRICS revêt des implications géopolitiques majeures qui signalent l’émergence d’un nouvel ordre mondial économique. Cette perspective démontre la diversification des alliances économiques. Celle-ci étant renforcée par l’attractivité croissante des BRICS comme alternative au système financier occidental.
De plus en plus, les BRICS se positionnent comme un contrepoids potentiel à cette hégémonie, une plateforme offrant notamment aux économies en développement la coopération et l’autonomisation économiques. Cependant, cette expansion soulève également des questions et des incertitudes. Jusqu’ici, les BRICS se géraient eux-mêmes de manière très efficace. Mais avec le projet d’expansion, la capacité des BRICS à intégrer et à gérer un grand nombre de nouveaux membres reste un défi majeur.
Il ne faut pas non plus négliger que les réactions des puissances occidentales face à l’expansion du bloc sont sujettes à des spéculations. Ce, avec des implications potentielles sur la dynamique des relations internationales et des marchés mondiaux. De toute évidence, il est crucial de suivre de très près les développements relatifs à l’expansion des BRICS. Ces évolutions auront à coup sûr des implications géopolitiques profondes, susceptibles de redéfinir les rapports de forces entre les Etats à l’échelle du globe.
Récemment, l’alliance a démontré sa détermination à mettre un coup de pied dans la fourmilière géopolitique. Ceci, en annonçant officiellement son plan d’établissement d’un système de paiement qui lui est propre pendant que des plans pour une monnaie commune se peufinent. Comme l’intégration à l’alliance, ce projet a été applaudi par au moins 20 pays. C’est clairement la preuve que les BRICS suscitent une hype phénoménale auprès de nombreux Etats majoritairement victimes de la bipolarisation, quelque peu imposée par les Occidentaux.
Conclusion
Grosso modo, l’expansion des BRICS signale une nouvelle dynamique dans l’ordre économique mondial. Cette dernière suscitant l’intérêt croissant des pays en développement. Cependant, ceux-ci ont devant eux des défis significatifs, notamment des critères d’adhésion rigoureux. Sans compter que des implications géopolitiques sont également à surveiller de près. Malgré tout, les BRICS demeurent une alliance prometteuse. Ils offrent en tout cas aux pays membres des avantages tangibles pour renforcer leurs économies. Mais aussi pour consolider leur influence sur la scène internationale au règne du clivage.
Source: cointribune.com – ven 22 Mar 2024
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