Banalisation des divorces : à la source de toutes les désunions

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Réussir sa vie conjugale par ces temps qui courent est presque une exception. Les couples se séparent comme si le mariage était des vacances ou des congés. La banalisation de la sacralisation du mariage est un fait de société. Une réalité passée à la loupe par des couples.
 
 
 
L’Union pour le meilleur et pour le pire est presque une incantation de nos jours. Les conjoints n’accordent pas trop d’importance aux écrits sacrés. La preuve, les couples volent en éclats à une fréquence qui transcende l’entendement. Aujourd’hui, les jeunes filles se glorifient de signer plusieurs divorces et de les partager dans les réseaux sociaux et les sites d’informations générales. Mais au fond pourquoi on ne se marie plus pour le pire ? Plusieurs causes sont invoquées. La polygamie est une des causes. En général, les femmes ne tolèrent pas que les hommes prennent une deuxième ou une troisième femme. La polygamie est au cœur des divorces. Les querelles, les disputes rythment les coupes polygames rythment la vie des polygames.
 
« Lorsque mon mari m’a informée de son projet de prendre une deuxième femme moins âgée que ma dernière fille, je lui ai dit de choisir entre elle et moi » se confie KH. Guèye. Quant à S. Cissé, elle n’a pas pu supporter que son mari, pour l’écarter, privilégie la deuxième en lui donnant le triple de la dépense quotidienne. Ainsi, tous les enfants, y compris même ceux de la première, se sont rangés du côté de la seconde parce ce qu’elle prépare mieux et plus. C’est la goutte d’eau qui a débordé le vase. Elle craque et claque la porte. Ne pouvant supporter le mal qu’on lui faisait tous les jours, elle a choisi de reprendre sa vie ailleurs. Le troisième cas que nous avons rencontré, c’est le mari qui confie que sa deuxième femme est enseignante. Elle a cherché une bonne à ses dépens.. «  Alors j’ai cherché une bonne pour la première. Elle libère sa bonne pour que celle que j’ai choisie pour ma première fasse le travail pour tous. Je lui ai dit que cela ne faisait pas partie du contrat. Elle devait seulement travailler deux jours sur deux comme ta femme de ménage ».  Il s’en est suivi des disputes qui ont conduit au divorce d’avec la deuxième », dit-il.
 
Après la polygamie, c’est l’infidélité, la source des désunions. L.D est le mari de O. TH. L.D est un grand coureur de jupons. Il sort nuitamment faire la cour à une des copines de O. TH. Malheureusement dans la précipitation, il est revenu avec les chaussures de la femme qu’il courtisait. Sa femme, au réveil, a reconnu les chaussures de sa copine. Elle décida de retourner chez-elle après la confirmation de tous les soupçons qui ont précédé que le mari a toujours subtilement balayés d’un revers de main. C’est également l’infidélité qui a pollué le couple M. Mansaly et A D. « Mon mari revient toutes les nuits aux environs de 2 heures du matin avec de multiples justifications. J’étais de garde, j’avais réunion, on est revenu tard au camp » explique A.D. La dame a découvert, à sa grande surprise, un paquet de protect dans une des poches du pantalon de son époux. « Un jour, j’ai trouvé un paquet de protect dans ses poches en faisant le linge. Il a voulu me faire croire que ce sont les agents de santé qui les distribuent. Mais je lui ai fait comprendre que ce n’est pas cette marque que la santé distribue. Il a retourné l’arme de l’accusation contre moi pour me dire comment j’ai su cela. Il m’accusa à son tour que si connais les marques de protect cela veut dire que quelqu’un les utilise avec moi. Cette querelle a conduit inéluctablement à notre divorce », rapporte-t-elle.
 
Chez Astou W. et Mamadou S. c’est la gestion des biens qui est à l’origine de la séparation. Pour la dame, le mari ne fait rien pour ses parents. Or, dès qu’il y a une cérémonie chez les siens, il remue ciel et terre pour se distinguer. Le mari avance qu’il ne dépense pas de l’argent de quelqu’un mais son propre argent soulignant qu’il n’est pas question qu’un des membres de sa famille soit dans le besoin et qu’il ne lui vient pas en aide. Du côté de sa femme, il explique qu’il ne peut pas gérer les problèmes de sa famille et les problèmes de la famille de sa femme à moins que cela lui concerne directement. « Elle me rétorque que les biens sont communs et par conséquent la gestion du salaire aussi doit être commun. Devant mon niet catégorique, elle a préféré quitter la maison en me laissant tous les enfants », partage Mamadou S.
 
      L’infertilité du couple, l’autre cause
 
L’infertilité du couple est aussi source de divorces. Certaines belles-familles ne tolèrent pas une femme qui ne procrée pas. Des hommes compréhensibles accompagnent leur épouse auprès des praticiens de santé voire des guérisseurs traditionnels pour avoir des enfants. Un récit similaire a entraîné la maladie d’une conjointe à cause des effets secondaires liés à la prise des médicaments et décoctions. Mais lorsqu’elle a rapporté au mari les conseils d’un médecin qui suggérait à la femme que dans de pareilles situations, c’est le couple qui doit se traiter, c’était comme un coup de poignard dans le cœur du mari. Des injures, des invectives, des gifles s’ensuivent. « J’ai quitté le foyer sans enfant. Je suis restée trois ans à l’écouter. Finalement, les parents ont mis un terme au mariage. Je me suis remariée avec un autre collègue et chaque année je lui fais un enfant », a dévoilé la dame.
 
Ailleurs, c’est le mariage des filles mères avec d’autres hommes. Ces enfants empoisonnent les relations des couples. F. Sané a eu deux enfants avant son mariage. Lorsqu’elle s’est mariée, elle est partie avec ses deux enfants. Le mari lui a dit qu’il ne pouvait pas prendre en charge les deux enfants. La femme, enseignante, lui répond qu’elle ne peut pas se débarrasser de ses enfants à qui elle veut inculquer une bonne éducation. Alors le mari, travailleur dans une structure financière, lui dit que leur scolarité, leur nourriture et leur logement vous reviennent. Comme, il y avait des locataires dans la maison qui appartient au mari, la femme lui a demandé de libérer une des chambres qu’elle pourrait louer pour ses deux enfants. Ce qui fut fait. Lorsqu’elle a eu deux enfants avec le mari, ceux-là ont voulu dormir avec les enfants de la femme. Celle-ci s’est opposée à la seule condition que le mari paie la chambre. Le mari s’est imposé prétextant que c’est sa maison, la femme a refusé à son tour de verser sa participation de 50.000 F à la dépense mensuelle. Le mari a opté pour le divorce.

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