Approvisionnement en intrants agricoles : Echanges utiles entre le ministre de l’agriculture et les fournisseurs

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Présentement, seulement 5 % des engrains organiques et 0,25 % des engrains minéraux subventionnés ont été fournis aux producteurs. Avec ce handicap de départ et en dépit des problèmes qui pourraient être liés à la pluviométrie, le monde rural de notre pays risquait gros. Au regard de cette situation alarmante et afin de prendre le taureau par les cornes, le ministre de l’Agriculture, Lassine Dembélé, a rencontré hier au département les fournisseurs d’intrants agricoles.

Dans des discours francs et courtois, les fournisseurs d’intrants ont évoqué leurs problèmes qui s’articulent autour des arriérés et des fertilisants. Après avoir apprécié l’initiative du ministre, le président du Collectif des fournisseurs d’intrants, Youssouf Coulibaly a révélé que les paysans sont dans la nécessité de plus d’engrains minéraux représentant plus de 80 % de leurs besoins au détriment de ceux organiques.

Il a également demandé au ministre de faire un plaidoyer auprès de son homologue de l’économie et des Finances afin d’éponger les arriérés de la subvention de 2019, 2020, 2021 et 2022. « Il se trouve que le pays traverse des difficultés mais les opérateurs que nous sommes ont des engagements avec des banques qu’il faut honorer. Nous avons été rassurés», at-il fait savoir.
Youssouf Coulibaly est aussi rassuré que les prix des engrains sont abordables sur le marché en vente libre. Cependant, le président des fournisseurs a déploré la diminution du quota de la subvention. C’est désormais 24.000 tonnes au lieu de 158.000 tonnes d’engrains.
Le président de l’Assemblée permanente des chambres d’agricultures du Mali (Apcam) est optimiste. « Les producteurs vont pouvoir dormir. C’est une grosse épine que le ministre vient de leur ôter du pied. Ils sont d’autant plus satisfaits que le ministre est disponible à trouver des solutions pérennes aux problèmes d’intrants agricoles qui sont presque récurrents», a apprécié Sanoussi Babouya Sylla.

Pour sa part, le ministre de l’Agriculture a indiqué que la concertation était obligatoire pour satisfaire les acteurs et faire face aux différentes préoccupations du monde rural. L’une des préoccupations majeures est le problème d’intrants agricoles. Il faut donc rencontrer les acteurs impliqués afin de faire des propositions d’apaisement permettant de relancer le service de l’engrain. « Aujourd’hui, les engrains organiques sont livrés à 5 % au niveau des paysans alors que le monde rural a besoin de ce produit à présent comme fumure de fond pour pouvoir démarrer les travaux champêtres. Si nous démarrons avec ce handicap de départ, en plus des problèmes qui sont liés à la pluviométrie, on risque de se trouver dans une situation, où les rendements ne seront pas intéressants.
Le ministre de l’Agriculture a rappelé qu’à travers un dossier d’appel d’offres lancé, 40 fournisseurs ont été sélectionnés.

Les investigations, at-il poursuivi, ont révélé que 17 parmi eux avaient des insuffisances pour donner satisfaction. C’est pourquoi le nombre des fournisseurs d’intrants a été amené à 23. « Malheureusement, l’état constaté aujourd’hui au niveau de ces fournisseurs que le placement n’est pas fait à hauteur de souhait », a déploré le ministre Dembélé.
Par rapport aux arriérés, le patron du département de l’Agriculture a fait savoir que sur plus de 17 milliards d’arriérés, l’état a déjà ordonné le paiement de 8 milliards de Fcfa. « On verra comment on peut échelonner le paiement d’année en année pour ne pas endetter davantage l’État », a dit le ministre de l’Agriculture qui a également promis qu’il y aura une concertation après cette échéance pour revoir le modèle de la subvention.

« Il faut qu’on réfléchisse et nous allons dans les jours à venir demander au gouvernement que nous puissions avoir de ressources nécessaires afin d’organiser une concertation qui va prendre en compte les avis de l’ensemble des acteurs, notamment les fournisseurs, les financiers, entre autres, qui pourront faire l’unanimité ou qui seraient moins critiqués. Il y aura des étapes d’évaluation annuelles pour voire l’état du dispositif mis en place pour y apporter des corrections afin d’avancer.

Oumar DIAKITE

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