Le 26 mars 1991 des citoyens regroupés au sein d’un mouvement dit démocratique mettaient à terre le régime du président Moussa Traore qui du CMLN à l’UDPM régnera pendant 23 ans à la tête du Mali. C’était l’époque des partis uniques dans la majeure partie du continent africain. Mais tout va changer à partir du 9 novembre 1990 avec la chute du mur de Berlin. En juin de la même année au sommet de la Baule François Mitterrand qui est à son second septennat à la tête de la France prend par surprise les chefs d’Etat et de gouvernement en affirmant que l’aide française sera conditionnée au respect de certains critères comme l’ouverture démocratique. Des chefs d’Etat comme le président Moussa Traore protestent en regardant Mitterrand droit dans les yeux. Dans un langage assez amer, il dira au président français que la démocratie n’est pas une camisole de force. Ce dernier mécontent de l’attitude de ce chef ‘’indigène’’ prépare sa chute avec le soutien du parti socialiste et ses affidés au Mali. Après la chute du général, c’est un des jeunes leaders de l’Union nationale des jeunes du mali (UNJM), le Docteur Choguel Kokalla Maiga fraichement venu de la grande école des télécommunications de Moscou qui après avoir vécu les événements va publiquement réclamer l’héritage du régime de l’Union démocratique du peuple malien.
Dés 1993, il commence a multiplié les meetings pour faire renaitre l’UDPM qui selon lui a été victime de trahison. En son temps aucun cadre n’avait le courage politique de reconnaitre qu’il a appartenu à ce parti, l’unique structure où tous les Maliens se retrouvaient. Alors que ces mêmes cadres rivalisaient d’excès de zèle pour faire plaisir au général en lui cachant la vérité sur la situation réelle du pays. Le président Moussa aimait à le dire, la démocratie mais la démocratie au sein du parti. Témoin de tous ces événements le leader du Mouvement patriotique pour le renouveau (MPR) que certains interprétaient comme Moussa peut revenir faisait comprendre qu’on ne peut pas effacer du tableau de l’histoire du Mali les actes qui ont été posés pendant 23 ans et 12 ans de vie de l’UDPM. Notre courageux ‘’animal politique’’ commence a intéressé certains compatriotes qui ont été déçus par le comportement peu catholique de certains cadres de l’ADEMA /PASJ. Craignant que le Docteur Maiga qui sait haranguer les foules ne retourne l’appareil, un cadre de l’Adema feu Professeur Baba Coulibaly mobilisera les chasseurs pour faire peur au jeune tigre mais en vain. Finalement en 1995, il est autorisé à créer le MPR. Le parti ne tardera pas a gagné rapidement du terrain sur le territoire national surtout que son jeune président disait ouvertement que c’est la seconde naissance de l’UDPM. En dépit des dénigrements et des stratégies de fausses rumeurs que le parti au pouvoir l’ADEMA avait enseignée pour rouler dans la farine la jeunesse, l’actuel locataire de la primature est resté droit dans ses baskets bravant pressions et intimidations. En octobre 1996, la classe politique comprendra qu’il faut composer avec ce jeune parti qui est entrain de séduire les Maliens qui n’en peuvent plus face au vol à ciel ouvert de certains cadres du parti de la ruche. Finalement le parti rejoint le Rassemblement des forces patriotiques composé par certains partis de l’opposition, le Bloc pour la démocratie et l’intégration africaine (BDIA), le parti pour la démocratie et le progrès (PDP), l’Union pour la démocratie et le développement (UDD) et le Parti malien pour le développement et le renouveau (PMDR) pour face aux élections générales de 1997. Une fois la glace de l’isolement brisée, le jeune Docteur Choguel Kokalla dénonça publiquement les dérives de la majorité au pouvoir. En cette année 1997, l’ADEMA qui commençait à être vouée aux gémonies a mis en branle sa redoutable machine électorale pour cette fois gagner la présidentielle dès le premier tour et conquérir le palais de Bagadadji avec le soutien de ses alliés avec un but précis. A l’époque après le Congrès national africain (ANC), l’ADEMA était la deuxième force politique sur le continent à cause de sa formidable organisation. IL fallait tout faire pour chasser des leaders comme Me Mountaga Tall qui ont animé l’hémicycle pendant la première législature de l’ère démocratique au point de déposer une motion de censure contre le gouvernement du Premier ministre Ibrahim Boubacar Keita. A la veille des élections législatives pour faire barrage au MPR très populaire en commune II, son candidat Haidara dit Mao est emprisonné. Les leaders politiques les plus extrémistes qui voyaient d’un mauvais œil l’ascension rapide du MPR ont regagné les tranchées. C’est dans cette atmosphère tendue qu’intervient la présidentielle qui sera largement boycottée par l’opposition. Rappelons que le seul candidat qui pouvait tenir tête au président Konare, Mamadou Tieoule Konaté président du BDIA FASO DJIGUI trouvera la mort à Point A avec un de ses fidèles lieutenants Bore. Pour plus d’inclusivité le scrutin présidentiel sera même reporté. Partant, le doyen des ambassadeurs à l’époque Abou Raba ambassadeur de la Palestine au Mali dira lors d’une rencontre que le vide constitutionnel n’est pas bon pour un Etat démocratique. Malgré les gages de bonne foi donnés par la Commission électorale indépendante (CENI) dirigée par Me Kassoum Tapo, l’opposition n’en n’a cure. Pendant, le déroulement de ces événements le jeune leader du parti du Tigre est resté imperturbable ne lâchant du lest à aucun moment préférant suivre les mots d’ordre de sa coalition politique plutôt que de se laisser corrompre. Ce faisant, il boycottera tous les scrutins jusqu’en 2002.
En dépit de l’annulation des élections législatives du 13 avril 1997 par la cour constitutionnelle pour graves irrégularités, la présidentielle se tiendra le 11 mai 1997. Le président Alpha Oumar Konare affrontera Mamadou Maribatrou Diaby dans les urnes et sera élu dès le premier tour avec un score de 95%. Dans les rues de Bamako, les rumeurs les plus folles commencent à circuler au sujet de la participation de Mamadou Maribatrou Diaby, des rumeurs qui disent qu’il aurait perçu la somme de 300 millions de fcfa et que le gouvernement aurait effacé sa dette qui était salée. Pour dénoncer le scrutin, le collectif des partis politiques de l’opposition (COPPO) voit le jour. Le Premier ministre Ibrahim Boubacar Keita qui a été reconduit par le président Alpha Oumar Konare peut savourer sa victoire contre Me Mountaga Tall qu’il avait juré de détrôner à Ségou. En effet lors des élections législatives qui se tiendront le 20 juillet et le 3 août 1997, l’Assemblée nationale sera occupée par l’ADEMA et ses allies. Il faut le dire le scrutin sera émaillé de violence. Les débats houleux deviendront rares au palais du peuple en l’absence de la véritable opposition. Durant tout le second mandat du président Konare, Me Tall l’appellera Monsieur Konare. Durant tout ce brouhaha, le président Alpha Oumar Konare avait son petit plan dans la tête. Sa première victime sera le Premier ministre feu Ibrahim Boubacar Keita qu’il abandonnera en plein vol. On ne finira jamais de connaitre le président. C’est le même Alpha Oumar Konare qui avait juré en présence de Me Demba Diallo que celui n’aime pas IBK ne l’aime pas non plus parce que IBK sera son successeur à la tête du Mali. Mieux quand, le président Bill Clinton avait souhaité voir IBK succédé à Pierre Boutros Galy tombé en disgrâce à la tête des Nations Unies, Alpha lui tiendra les mêmes propos IBK sera mon successeur à la tête du Mali. Tombé en disgrâce, IBK rend le tablier quitte le parti ADEMA, pour créer une nouvelle formation politique. Un soir pendant qu’il lisait un roman dans sa résidence de Sebeninkoro, il apercevra un homme à la silhouette maigre. Tel ne fut sa surprise, très content, il se jette dans les bras du Docteur Choguel Kokalla Maiga. Le Docteur Choguel Kokalla Maiga qui connait les mots justes de lui dire cette phrase : « si je suis venu c’est pour partager votre peine grand frère suite à la trahison de tes camarades de l’ADEMA, si il y’a une traversé du désert nous le ferons ensemble ». Ces propos venant d’un leader de l’opposition de surcroit un héritier du parti unique l’UDPM ne pouvait que réjouir l’ancien premier ministre de Konare qui ne savait plus à quel saint se vouer. En venant chez IBK avec ce message, le leader du MPR voulait faire passer un message, un message clair comme l’eau de roche. Hier nous étions des adversaires mais aujourd’hui, il s’agit de sauver la démocratie malienne qui a été malmenée pendant 10 ans par l’ADEMA qui a régné sans partage avec certains partis politiques. Pour réussir cette mission le Mouvement patriotique pour le renouveau (MPR), le Rassemblement pour le Mali (RPM) et le Congrès national d’initiative démocratique(CNID) chemineront ensemble en formant la coalition ‘’Espoir 2002’’. Comme la politique à ses raisons que la raison, elle-même ignore sinon c’est bien IBK qui contribuera à envoyer au gnouf Me Mountaga Tall, Seydou Badian Kouyaté et les autres. Une revanche de l’histoire. La récompense de ce rapprochement de raison viendra après l’installation du président ATT. IBK qui a été troisième au premier tour de la présidentielle bénéficiera en partie du soutien du MPR. Elu député en commune IV du district de Bamako, IBK deviendra le président de l’Assemblée nationale du Mali qui marque la troisième législature de l’ère démocratique. Le Docteur Choguel Maiga qui a subi menaces et intimidations au point d’envoyer sa famille à Tabango s’est vu confier le portefeuille du département du commerce et de l’industrie dans le gouvernement du Premier Ahmed Mohamed Ag Hamani mis en place le 16 octobre 2002. Il conservera le même fauteuil dans le gouvernement d’Ousmane Isoufi Maiga I et deux. Désormais, il faut compter avec le MPR car le 31 juillet 2009, le MPR, l’ADEMA et l’Union pour la république et la démocratie (URD) formeront un groupe interparlementaire qui se retrouvera avec 86 députés sur 147 députés. Après le coup d’Etat du 22 mars 2012 au nom des valeurs sacro-saintes de la démocratie le MPR condamne toute prise du pouvoir par la force. Le docteur Choguel Kokalla Maiga qui croyait encore en IBK le soutient à la présidentielle de 2013 et intègrera le gouvernement pour devenir ministre de la communication et des nouvelles technologies porte parole du gouvernement. Mais face aux multiples faux pas du président IBK qui n’arrivait plus à assurer la stabilité du Mali, il quittera le navire et ralliera l’opposition pour jouer un grand rôle au sein de Ante Abana , une organisation créée par la société civile , certains syndicats et certains partis politiques pour faire barrage au projet de nouvelle constitution arrange plutôt l’accord d’Alger . En 2018 après la réélection contestée du président IBK, le Docteur Choguel ralliera le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) et soutiendra le candidat Soumaila Cisse à la présidentielle. Il faut le dire la patience de l’homme politique n’a pas de limite. Après le rapt de l’honorable Soumaila Cisse, il continuera à assurer valablement la présidence du FSD en tant que vice président. Acteur majeur du Mouvement du 5 juin Rassemblement des forces patriotiques (M5 RFP), il mettra son intelligence à la disposition du mouvement jusqu’à la chute du président IBK. Ce dernier tombera à la suite des élections législatives avortées. Après la confiscation du pouvoir par les colonels et l’imam Dicko qui contribuera à la désignation de Bah N’Diaw comme Président de la transition et Moctar Ouane comme Premier ministre, il dénoncera avec force ‘’la colonelisation du pouvoir’’. Le Tigre de Tabango sait quand est ce qu’il faut bondir sur sa proie. Suite à une tentative infructueuse de remaniement ministériel qui a coiffé au poteau le Colonel Sadio Camara et le Colonel Modibo Kone, les 5 colonels sont contraints de faire appel au M5 RFP pour ne pas subir les foudres de la communauté internationale. Haut la main la jeunesse du M5 RFP portera son choix sur le Docteur Choguel Kokalla Maiga qui changera radicalement la politique extérieure du Mali ce qui lui vaudra le soutien d’une bonne partie du peuple malien et de l’Afrique. C’est pourquoi pour certains, il est le ‘’vaisseau amiral ‘’de la classe politique malienne.