Au Mali la question de l’employabilité des jeunes en général et les jeunes non diplômés dans les milieux ruraux reste un sujet tabou. Nos législateurs, conscients du triste sort de ces jeunes presque abandonnés, ferment leurs yeux et font la sourde oreille sur les cris et les lamentations de cette couche de la population pourtant vitale de la société. Si les jeunes diplômés nourrissent l’espoir d’avoir un avenir radieux, c’est tout le contraire chez les jeunes qui n’ont pas eu la chance d’aller à l’école dont la plupart vivent dans les milieux ruraux qui ne voient que l’exode rural comme la seule alternative pour leur survie. Devant cet état des faits, nous avons rapproché M. Tiekoro DOUMBIA affectueusement appelé par ses pairs 《 Idiot de N’dah 》.
Les faits:
Tiékoro DOUMBIA est un habitant d’un village environnant de la préfecture de Ouélessebougou. Selon lui, tout comme beaucoup d’autres garçons de son âge, il n’a pas eu la chance d’aller à l’école. Premier fils de ses parents, l’ Idiot de N’dah vit dans une grande famille qui ne trouve presque pas à manger 3 fois par jour. Dans une telle famille, notre héros a préféré opter pour l’exode rurale comme le seul salut pour lui et ses parents. D’après ce qu’il nous raconte, beaucoup de jeunes villageois vont dans les grandes villes non pas pour travailler mais parce qu’ils sont attirés par la beauté des grandes villes. 《 Beaucoup de mes camarades vont à l’exode rural dans les grandes villes appâtés par les belles images de ces grandes villes à la télévision. Mais ce n’est pas mon cas. Je vais en exode rural parce que je pense qu’il y a beaucoup d’opportunités à saisir dans les grandes villes et qu’il est très facile de se faire de l’argent dans les grandes villes que dans les villages 》, nous confie Tiékoro avant de préciser que son voyage a été un échec total. 《 Par manque d’accompagnement et de conseil, je me suis laisser aller à Kita pensant qu’il y a de paradis là-bas mais je me suis rendu compte qu’il ne suffit pas de changer d’endroit pour avoir de l’argent mais qu’il s’agit d’être matériellement et financièrement accompagné pour pouvoir joindre les deux bouts 》, lamente-t-il.
L’Idiot de N’dah d’ajouter : 《Mon intention n’était pas de quitter mon village natal, je voulais réussir là-bas, mais par faute d’accompagnement et manque d’ONG pouvant nous aider matériellement à faire nos activités d’agriculture, de pêche, de maraîchage, de pisciculture etc. que je me suis retrouvé dans un autre monde où les choses sont beaucoup plus difficiles que dans mon village.》
Au terme de notre plume, nous interpellons les autorités compétentes et les ONGs à venir vers les jeunes villageois qui vivent désespérément dans leurs coins respectifs sans aucune assistance sociale. Vive l’égalité et l’équité des chances entre les jeunes sans distinction aucune.
YOUBA DOUMBIA.