Par la faute d’Alassane Dramane Ouattara, ci-devant président de la République de Côte d’Ivoire, tout a failli capoter malgré la patiente diplomatie rondement menée par le Togo. Rn lieu et place de son ministre des Affaires étrangères, Pr. Robert Dussey, Faure Eyadéma a dû se déplacer lui-même pour une tentative ultime, la toute dernière chance, diront d’autres. Puisque c’est le Mali qui avait désormais toutes les cartes en main, le Président togolais est venu voir son homologue malien, Colonel Assimi Goïta, pour qu’il ferme (de grâce) les yeux sur les roublardises de Ouattara afin que l’affaire connaisse enfin son épilogue. Le numéro 1 malien, attaché viscéralement à la paix et à la stabilité (il sait, en tant que militaire, ce que c’est la guerre, les conflits, l’instabilité, etc.) a répondu favorablement à la demande de son frère, mais à la condition non négociable que le Vieux aussi mette fin à sa trompeuse à son théâtre, dont il était au courant, destiné à s’attribuer une victoire factice. Dans un baroud d’honneur, ADO avait en effet fermé ses frontières avec le Burkina Faso et envoyé des troupes vers la frontière malienne, lesquelles devaient, l’air triomphal, retourner à Abidjan en brandissant des armes, comme pour faire croire que si les 46 mercenaires n’avaient pas été libérés avant le 31 décembre 2022, l’armée ivoirienne allait envahir le Mali conformément à un prétendu ultimatum de la CEDEAO. En plus, le navire de guerre français, LE TONNERRE, deuxième plus important de la France, arrivé à Abidjan le jeudi, 27 octobre 2022, devait aussi esquisser des mouvements, comme pour faire croire que la capitale ivoirienne et Bassam étaient fortement sécurisés dans la perspective de l’envahissement du Mali par les troupes ivoiriennes. Faure est allé faire savoir clairement que si ce dispositif de cirque, coup de Jarnac, n’est pas levé, les 46 resteront pour de bon au Mali car on ne trouverait plus de négociateurs.
Décidément, jusqu’au bout- et pour combien de temps encore-, Alassane Dramane Ouattara aura tout tenté, par ultimatums incommodes et fake news, de faire croire que non seulement le bon droit était de son côté, mais en plus qu’il entendait obtenir par la force la libération des soldats qu’il avait envoyés pour déstabiliser la transition malienne. Mais le faux ne triomphe jamais et c’est le faux qui est régulièrement revenu comme un boomerang à la figure d’ADO, jusqu’à ce qu’il comprenne enfin que tout est perdu pour lui, que ni lui, ni ses soutiens, la France, la CEDEAO, l’Union Africaine et l’ONU, ne pouvaient plus rien et qu’il valait mieux pour lui de faire enfin contre mauvaise chance bon cœur, quitte à continuer à ruminer une vengeance hypothétique. C’est ainsi qu’il enverra à Bamako, le 22 décembre 2022, une délégation forte et significative conduite par son jeune frère, TénéBirama Ouattara, ministre de la défense, de surcroît son dauphin, advienne que pourra, pour lui assurer protection s’il échouait à obtenir de force un quatrième mandat à la tête de la Côte d’Ivoire, comme cela lui a déjà réussi pour son troisième mandat. Téné Birama Ouattara, il faut le rappeler, avait remis à Colonel Assimi Goïta lors de sa mission à Bamako une lettre signée de sa main, dans laquelle il se faisait passer pour un vieux sage, particulièrement soucieux de la paix et de la quiétude des populations sœurs du Mali et de la Côte d’Ivoire, quand bien même à cause de sa boulimie du pouvoir, c’est lui qui a provoqué une douloureuse guerre civile qui a ensanglanté et endeuillé la Côte d’Ivoire pendant dix longues années, sinistre période durant laquelle il avait mis sa mère à l’abri au Mali. Il y a une grande leçon que les esprits éveillés ont notée. En envoyant à Bamako une délégation de médiation le 22 décembre, après l’échec lamentable de toutes ses menaces, Alassane Dramane Ouattara avait acquis la conscience claire que le fake news dont il avait envahi e monde à l’occasion du sommet de la CEDEAO à Abuja (Nigeria) au début du mois de décembre n’avait pas trompé grand monde et qu’il fallait donc finalement recourir à la realpolitik.
La CEDEAO avait déjà joué toutes ses cartes, en vain. Elle avait donc soigneusement évité le sujet des 46 mercenaires ivoiriens à Abuja. Le ministre nigerian des Affaires étrangères, reçu à Koulouba le vendredi, 9 septembre, avait eu des preuves indéniables de la culpabilité d’Alassane Dramane Ouattara et acquis la certitude que seul ce coupable pouvait trouver la solution à la condition d’accepter de battre sa coulpe. Quand arrive à Bamako, 20 jours plus tard, le 29 septembre 2022, ce qui a été appelé la haute délégation de la CEDEAO, le monde s’est, en quelque sorte, retiré de sous les pieds d’ADO. Les présidents Akufo (Ghana) et AdamaBarrow (Gambie) et le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey, avaient subi l’humiliation suprême de leur vie : le Mali a des preuves et il est fortement préparé à faire face à toutes les éventualités. Quand le garçon de course d’Emmanuel Macron, Umaru Embalo Cissokho, président de la Guinée-Bissau, parle de force en attente de la CEDEAO, où sont stationnées les troupes de cette force ? Quels en sont les pays contributeurs. Bref, Alassane Dramane Ouattara est libre de s’affranchir de ses engagements, de violer le mémorandum qu’il a fait signer par une haute délégation, il peut tenter tous les coups qu’il voudra, mais le Mali ne sera pas un trophée de guerre pour lui. Qu’il se le tienne pour dit.
Didi Demba Tandjigora
Salifou Cissé