La salle de conférence du Conseil régional des Hauts Bassins a refusé du monde à cette première rencontre entre le Président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, et les forces vives de la région des Hauts Bassins, le 3 janvier 2023 à Bobo-Dioulasso. Plusieurs invités ont dû suivre les échanges hors de la salle. Dans son mot introductif, le gouverneur de la région des Hauts-Bassins, le colonel Moussa Diallo, a salué cette forte mobilisation qui témoigne selon lui, de l’engagement et de l’intérêt de tous pour le combat qui se mène pour la sécurisation du pays. Il a invité la population à accompagner « sans contrepartie » la Transition pour la libération du pays. Pour sa part, le capitaine Ibrahim Traoré a rassuré les forces vives des Hauts-Bassins que son équipe est déterminée à conduire le navire de la lutte contre l’insécurité à bon port. A cet effet, a-t-il dit, plusieurs initiatives ont été prises. Il s’agit de la réorganisation de l’Armée, de l’équipement des Forces de défense et de sécurité (FDS) et de la mobilisation populaire à travers le recrutement des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP). Si la région des Hauts Bassins est moins affectée que certaines autres par le terrorisme, a relevé le chef de l’Etat, il n’en demeure pas moins que la population doit veiller au grain, « pour ne pas donner l’occasion aux cellules dormantes d’agir ». « Le Burkina Faso a engagé une lutte pour sa dignité et sa souveraineté. Cette lutte sera âpre et difficile. Mais nous allons la poursuivre jusqu’à la victoire. Il faut éviter alors de se laisser manipuler. Restez solidaires, mobilisés, restez Burkinabè. Pour le reste du combat, nous allons arriver à bon port », a conseillé le président Ibrahim Traoré, sous un tonnerre d’applaudissements et optimiste que « cette guerre va finir ».

Pour un changement de comportement

Outre la question sécuritaire, le Président Ibrahim Traoré a évoqué les questions économiques. Il a alors soutenu que des mesures seront prises pour que la ville de Bobo-Dioulasso retrouve son statut de capitale économique du pays. Il a exhorté les uns et les autres au patriotisme et à œuvrer à créer beaucoup plus d’usines et d’emplois pour la jeunesse. La question de l’employabilité des jeunes est d’ailleurs l’une des préoccupations soulevées lors des échanges. Les autres préoccupations ont porté sur les infrastructures routières, le foncier, l’équipement des Dozo, la corruption, l’aéroport de Bobo-Dioulasso ou la situation des enfants de rue. Les jeunes, les femmes et les différentes couches socioprofessionnelles ont à l’unanimité promis d’accompagner la Transition afin qu’elle réussisse sa mission.

Tout en louant ces engagements de la population, le capitaine Traoré a affirmé que des mesures seront prises pour réhabiliter les routes, avec une priorité pour les zones rurales, afin de faciliter la mobilité des populations. Il a encouragé la production, la transformation et la consommation locale afin de donner un coup de fouet à l’économie nationale. A écouter le chef de l’Etat, « une lutte acharnée » sera menée contre la corruption. « Une lutte sera menée contre la corruption et tout le monde doit se préparer parce que chacun sera affecté », a-t-il averti. S‘agissant de l’aéroport de Bobo-Dioulasso, Ibrahim Traoré a révélé que son équipe va se concentrer sur sa relance, « en attendant de voir clair » dans le projet de construction de l’aéroport de Donsin. Il a d’ailleurs précisé que les conventions régissant cet aéroport seront suspendues et les textes, relus. Le Président de la transition a conclu en appelant chaque Burkinabè à un changement de comportement, à rester vigilant et à se mobiliser pour la lutte contre le terrorisme.

Adaman DRABO