Une année après les conclusions des Assises nationales de la refondation, des réformes majeures sur le plan politique, institutionnel, économique sont mises en œuvre.
Tenues en décembre 2021, sur l’ensemble du territoire malien, les Assises nationales de la refondation ont un an. Le Mali commémore ce premier anniversaire, marqué par la mise en œuvre de plusieurs recommandations, dont notamment, le Comité indépendant de suivi-évaluation de la mise en œuvre des recommandations des Assises nationales de la refondation (CINSERE-ANR).
C’est à travers le décret N° 2022 — 0242/PT-RM du 20 avril 2022 que le Président de la Transition a créé cet organe de veille sur les conclusions des ANRs.
Les Assises nationales de la refondation, qui ont réuni les Maliens, dans toutes les régions, cercles et communes du pays, sont une initiative qui visait à poser un diagnostic sans complaisance de la crise malienne en vue d’obtenir des solutions consensuelles et durables, à travers des réformes politiques et institutionnelles. Il s’agit en définitive de poser les jalons d’un Mali nouveau, le « Mali Kura », dotée d’une gouvernance vertueuse. C’est cette ambition des Maliens qui a conduit au renversement du régime de feu Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK) en août 2020.
Un an après les ANRs, où en sommes-nous ?Quel bilan retenir ? Telles sont les questions qui ont été posées au coordinateur général du CINSERE-ANR, Me Amadou Tiéoulé Diarra, le 27 décembre dernier, à sa sortie d’audience avec le président de la transition, à Koulouba.
Me Diarra n’a pas manqué de réponse à ces interrogations. En plus de la mise en place du Comité qu’il dirige, plusieurs autres changements sont perceptibles. Au niveau institutionnel, il a expliqué que des changements interviennent dans les structures économiques, à travers notamment des législations qui créent des outils de productions de richesse. Il n’a pas d’évoquer la question des mines, des centres industriels, des hôpitaux. « Si vous avez la prétention d’aller loin, vous devez créer des unités qui créent les richesses », a-t-il indiqué tout en précisant que ce sont ces unités qui peuvent être les assises d’une politique de transformation économique, sociale, et même culturelle.
En plus de la mise en œuvre de ces différentes recommandations, il convient aussi de noter l’instauration d’un service militaire obligatoire à partir de 20 ans, le déploiement des officiers supérieurs sur le terrain et non dans les ministères en passant par le développement de nouveaux partenariats militaires avec des puissances militaires pour mieux défendre la souveraineté du Mali.
Dans le cadre de l’amélioration croissante de la situation sécuritaire dans le pays, les autorités maliennes, conformément aux recommandations des ANRs, ont lancé le processus de militarisation de la police nationale ainsi que de la protection civile.
Il convient par ailleurs d’évoquer la mise en place de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE). Ajoutés à tous ceux-ci, le lancement du processus de rédaction d’une nouvelle constitution en République du Mali.
Une année après leur adoption par le peuple malien, les recommandations des Assises nationales de la refondation connaissent des avancées notables dans leur mise en œuvre. Le processus de la refondation de l’État malien suit donc son petit bonhomme de chemin n’en déplaise aux détracteurs, dont la psychologie semble marquée par un déni constant des avancées de la Transition, à un moment où seule la survie du Mali doit compter.
De par sa vocation, nous constatons que le CINSERE-ANR s’érige en sentinelle de la Nation, qui ne doit sous aucun alibi se lasser de veiller à la mise en œuvre des recommandations du peuple. D’où les précisions de Me Amadou Tiéoulé Diarra, coordinateur du CINSERE-ANR, qui estime que les membres du CINSERE-ANR sont « des surveillants de la mise en œuvre des recommandations des Assises nationales parce qu’il faudrait que ces recommandations servent à quelque chose […] ». Concluant ses propos, Me Diarra rassure : « Quand nous constatons que la volonté populaire n’est pas mise en œuvre, nous avons le devoir de le signaler, sans complaisance ».
Correspondance particulière