Un mois après le coup d’état au Niger : Quelles alternatives pour une sortie de crise ?

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Le 26 juillet 2023, Mohamed Bazoum a été renversé par les militaires de sa garde prétorienne dirigés par le général Abdourahamane Tchiani. Aujourd’hui, il y a une véritable escalade entre le nouvel homme fort de Niamey et la Cédéao. Un mois après ce coup de force militaire, quelles sont les alternatives pour une sortie de crise au Niger ?

Depuis fin juillet 2023, les tractations religieuses et diplomatiques se multiplient entre le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) du général Abdourahamane Tchiani et les dirigeants de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Si l’institution sous-régionale entend aller jusqu’au bout en brandissant même l’usage de la force militaire pour restaurer Bazoum dans ses fonctions, les militaires, eux, ne veulent pas entendre aussi que le pouvoir soit exercé par ce dernier.

A cet effet, le général Tchiani a proposé une durée de Transition de trois ans pouvant aboutir à des nouvelles élections générales dans le pays. Dans ce jeu du corbeau et du renard, quelles sont les alternatives pour une sortie d’impasse au Niger ? Le moins qu’on puisse dire aujourd’hui est Bola Ahmed Tinubu s’est dressé contre les militaires du CNSP au Niger jusqu’à endosser ses habits de chef de guerre.

L’option militaire ne fait pas l’unanimité au sein des chefs de la Cédéao. Pour bon nombre d’analystes et observateurs de cette situation, l’alternative pour la Cédéao, c’est d’accepter de collaborer avec les militaires nigériens au pouvoir sans Mohamed Bazoum comme la Cédéao l’avait fait au Mali, Guinée Conakry et le Burkina Faso.

Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf qui vient de boucler sa mini-tournée à Cotonou, Accra et Abuja a proposé une batterie de solutions pour une sortie de crise au Niger avec l’implication de tous les acteurs. Parmi les solutions de sortie de crise, Alger souhaite d’abord la consolidation du principe de l’illégalité des changements anticonstitutionnels. Ensuite, fixer un délai de six mois pour parvenir à une solution politique garantissant le retour au système constitutionnel et démocratique au Niger à travers la reprise de l’action politique dans le cadre de l’Etat de droit.

La médiation algérienne au Niger sera liée aux arrangements politiques de sortie de crise avec la participation et l’approbation de toutes les parties au Niger sans exclusion. Il précisera que tout cela est possible à  condition que la durée de ces arrangements n’excède pas six mois, et qu’ils soient sous la supervision d’une autorité civile exercée par une figure consensuelle et acceptée par toutes les couches de la classe politique au Niger pour déboucher sur le rétablissement de l’ordre constitutionnel dans le pays.

Ahmed Attaf a détaillé lors d’une conférence de presse qu’une médiation concernant les garanties sera mise sur pied pour assurer la durabilité de la solution politique et son acceptation par tous les acteurs de la crise et du processus de son règlement.

A l’issue de tout cela, Alger envisagera d’organiser une conférence internationale sur le développement au Sahel. Selon le chef de la diplomatie algérienne, cette conférence aura comme but  d’encourager l’approche développement et de mobiliser les fonds nécessaires à la mise en œuvre des programmes de développement dans cette région qui a cruellement besoin d’infrastructures sociales et économiques, pour assurer la stabilité et la sécurité de manière durable.

Au moment où nous mettions sous presse cet article, ni la Cédéao moins encore les nouvelles autorités nigériennes n’ont réagi aux propositions de sortir de crise au Niger proposées par l’Algérie.

Ousmane Mahamane

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