Sierra Leone: la justice ordonne l’arrestation du leader de l’opposition

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La justice de Sierra Leone a ordonné mercredi l’arrestation de Samura Kamara, responsable de l’opposition et deuxième de la présidentielle de juin dernier, pour une affaire de corruption.

« La Cour d’appel a ordonné l’arrestation immédiate de l’ancien candidat à la présidence du Parti du Congrès de tout le Peuple (APC), le Dr Samura M.W. Kamara » pour son implication présumée dans une transaction qui concerne la vente d’actions détenues par le gouvernement sierra-léonais d’une société minière en 2012, quand M. Kamara était ministre des Finances du président Ernest Bai Koroma (2007-2018), a-t-elle indiqué dans un communiqué.

Sollicité par l’AFP, l’avocat de M. Kamara n’était pas joignable dans l’immédiat.

Samura Kamara est arrivé deuxième de la présidentielle de juin 2023, remportée dès le premier tour par Julius Maada Bio, avec 41,16% des voix. Il avait rejeté les résultats.

L’APC a jugé que les élections présidentielle législatives et locales ont été truquées, et a décidé de boycotter le Parlement et les conseils locaux.

Le gouvernement et l’APC ont finalement conclu un accord en octobre: l’APC a accepté de mettre fin à son boycott en échange de la fin des détentions et des affaires judiciaires motivées selon lui par des considérations politiques.

Après son élection pour un premier mandat en 2018, M. Bio avait lancé une campagne vigoureuse contre la corruption, réputée endémique dans ce pays pauvre, et la dilapidation des biens publics. Plusieurs hauts responsables de l’administration Koroma ont été mis en cause. L’APC, l’ancien parti au pouvoir, a crié à la « chasse aux sorcières ».

Depuis décembre 2021, Samura Kamara est poursuivi pour le détournement présumé de plus de 2,5 millions de dollars de fonds publics dans un projet de rénovation du consulat à New York à l’époque où il était chef de la diplomatie.

Le 26 novembre, Freetown a connu des affrontements qualifiés de « tentative de coup d’Etat » par le gouvernement.

Des hommes ont attaqué à l’aube une armurerie militaire, deux casernes, deux prisons et deux postes de police. Les combats ont fait 21 morts, 18 membres des services de sécurité et trois assaillants. Quatre-vingt personnes ont été arrêtées en lien avec ces événements, majoritairement des militaires, selon les autorités.

L’ex-président Ernest Bai Koroma est considéré comme un « suspect » dans l’organisation de ces événements, a indiqué mardi la police. Il est actuellement placé sous un régime s’assimilant à l’assignation à résidence.

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