Monnaie commune des états de l’AES : Questionnements et interrogations

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L’Alliance des Etats du Sahel (AES) a décidé de créer sa propre monnaie appelée “Sahel”. Pour se démarquer du franc CFA perçu comme un vestige de la colonisation et des servitudes. En dépit de cette annonce, des questionnements et interrogations surgissent de part et d’autre dans les Etats de l’AES.

A l’issue de cinq jours de travaux, les experts et les ministres des Affaires étrangères de l’Alliance des Etats du Sahel ont élaboré et adopté les documents constituant l’architecture institutionnelle pour l’opérationnalisation de l’AES.

Les conclusions qui ont été signées dans la soirée du 1er décembre 2023 par les trois ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso, du Niger et du Mali qui projettent de créer un fonds de stabilisation, une banque d’investissement pour promouvoir l’intégration économique et monétaire qui aboutit à la création d’une monnaie commune.

La monnaie étant un instrument de souveraineté et de prérogatives nationales, bon nombre d’économistes qui, pour l’instant préfèrent ne pas spéculer sur ce sujet, attestent que cette idée de création d’une monnaie commune est salutaire parce que tant qu’un pays ne gère pas sa propre monnaie, il n’est pas souverain.

“C’est une belle opportunité pour ces trois pays et cela représente plusieurs avantages socio-économiques”, a avancé un économiste sous couvert d’anonymat.

L’annonce de cette proposition marque un pas significatif vers une coopération régionale plus étroite au Sahel. Parce que ces trois pays s’engagent à unir leurs forces pour atteindre les objectifs communs. “L’avenir de l’Union économique et monétaire au Sahel semble prometteur, portant ainsi la vision d’une région plus intégrée et prospère”, analyse un observateur.

Mais depuis cette annonce, des questionnements et interrogations subsistent de part et d’autre dans les Etats de l’AES ; à savoir : qui va frapper cette nouvelle monnaie commune ? Comment sera-t-elle évaluée ? Etant trois pays qui importent plus qu’ils n’exportent avec des PNB faibles et des balances de paiement toujours déficitaires, qui va soutenir économiquement cette monnaie ? La parité se fera-t-elle avec quelle monnaie : le dollar, le yen ou le rouble ?

Des questions qui demeurent sans réponse pour l’instant.

Ousmane Mahamane

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