Modibo Mao Makalou sur le sommet de Paris ; « Stabiliser financièrement les pays les plus endettés surtout »

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Le président français Emmanuel Macron a invité plusieurs dirigeants africains au sommet sur l’élaboration d’un nouveau pacte financier mondial les 22 et 23 juin 2023 en France. Pourquoi ce sommet et quels étaient les objectifs ? Que faut-il retenir de ce sommet ? Quel bilan en tirer pour l’Afrique ? Le Sommet de Paris a-t-il répondu aux attentes de l’Afrique comme la question de la dette ou la réforme des institutions de Bretton-Woods ? Modibo Mao Makalou, économiste ancien sherpa de la commission de l’Union européenne et du Nepad et ancien conseiller pour les Affaires économiques et financières de la présidence du Mali répond à nos questions. Entretien.

 Mali Tribune : Le sommet sur le nouveau pacte financier mondial s’est tenu à Paris du 22 au 23 juin dernier. Pourquoi ce sommet et quels étaient les objectifs ?

Modibo Mao Makalou : c’est un sommet international intitulé “pour un nouveau pacte financier mondial” tenu à Paris, la capitale française les 22 et 23 juin 2023. Le sommet co-organisé par la France et l’Inde, qui occupe la présidence du G20 cette année, vise principalement à jeter les bases d’un nouveau système financier, un système plus juste et solidaire, pour faire face aux défis mondiaux communs tels que la lutte contre la pauvreté, le changement climatique et la protection de la biodiversité.

Il s’agissait essentiellement pour les chefs d’États et de gouvernements, les dirigeants des grandes organisations internationales, les représentants des institutions financières mondiales, ainsi que des représentants du secteur privé et de la société civile, présents pour le sommet, d’élaborer un nouveau consensus en vue de réaliser des objectifs globaux, tels que la réduction de la pauvreté, la lutte contre le changement climatique et la protection de l’environnement.

 Mali Tribune : Après deux jours de rencontres sous la houlette du Président français Emmanuel Macron, que faut-il retenir de ce sommet ?

M M. M.: Le “Sommet pour un nouveau pacte financier mondial” organisé autour de 6 table-rondes a abordé cinq points : Réforme des banques de développement multilatérales ; la crise de la dette des pays en développement et conception de solutions pour les droits de tirage spéciaux (DTS).

Également le financement des technologies vertes et du développement durable.

Ils ont débattu de la création de nouvelles taxes internationales et d’outils de financement innovants sans oublier le soutien du secteur privé pour la participation au développement dans les pays à faible revenu.

Mali Tribune : Quel bilan en tirer pour l’Afrique ?

M M. M.: Oui une importante présence africaine a été constatée au plus haut niveau, environ une douzaine de chefs d’État africains ont participé activement aux débats. Les problématiques du financement ont été abordées concernant le rôle que jouent les banques de développement dans le financement climatique, ainsi que le rôle du financement privé au sein des banques publiques, conformément à l’accord de Paris.

Le sommet a abordé également la question de la concrétisation des engagements pris cette année par les pays riches en matière de financement des pays pauvres à hauteur de 100 milliards de dollars par an pour faire face au changement climatique, après de nombreux retards de réalisation.

Mali Tribune : Le Sommet de Paris a-t-il répondu aux attentes de l’Afrique comme la question de la dette ou la réforme des institutions de Bretton-Woods ?

M M. M. : Le Sommet a amplement débattu les mécanismes pour alléger le fardeau de la dette en cas de crises dans les pays pauvres et les plus vulnérables au changement climatique, tout en abordant les questions de dette dans leur ensemble.

La réforme des institutions de Bretton Woods et le développement de nouveaux mécanismes financiers pour faire face aux besoins des nombreux pays non industrialisés afin de tenir compte de l’évolution de l’équilibre géopolitique mondial et des nouveaux défis globaux ont été âprement discutés. Le Sommet a aussi visé à rétablir la stabilité financière des pays confrontés à des difficultés à court terme, en particulier les pays les plus endettés. Il a été suggéré d’améliorer l’offre des institutions financières internationales, notamment en révisant la manière dont les problèmes de dette sont traités et en allégeant le fardeau de la dette en cas de crise.

Propos recueillis par

Ousmane Mahamane

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