Alors que la famille de l’ex-président de la République, feu Ibrahim Boubacar Keïta, commémore le premier anniversaire de sa disparition, son parti, le Rassemblement Pour le Mali, est au bord de l’implosion à cause des vagues de démissions.
L’éphémère président de l’Assemblée nationale du Mali non moins président national de la jeunesse, Moussa Timbiné, une dizaine de sous-sections de la commune V du district de Bamako, à Mopti, Gao et même l’hexagone. Tous ont claqué la porte du parti fondé et qui a dirigé le Mali entre 2013 et 2020. Justifiant que les responsables du parti ne respectent plus les idéaux du père fondateur des Tisserands, feu Ibrahim Boubacar Keïta. Les démissionnaires accusent le président actuel du RPM, Dr Bocari Treta, de refuser d’organiser le congrès du parti dans le délai statutaire, de cautionner la prise des décisions anti-statutaires lors des troisièmes assises du comité central et la mise en place des sections parallèles au mépris des textes.
Les démissionnaires ont vite créé le mouvement “Convergence 2023’’, qui pourrait se transformer en parti politique dans les prochains jours, selon Moussa Timbiné. C’est la deuxième vague de démission que ce parti enregistre depuis la chute brutale du régime d’Ibrahim Boubacar Keïta en 2020. La perte du pouvoir suivi de la disparition du fondateur du parti a réveillé les vieux démons. La lutte pour le contrôle du parti a entamé la maigre cohésion qui existait au sein de cette formation politique.
Les divisons ont atteint les paroxysmes lors de l’élection du président de l’Assemblée nationale en 2020. Le candidat choisi par le bureau du parti n’a pas été adoubé par le patron (IBK) qui a, contre toute attente, jeté son dévolu sur la candidature de Moussa Timbiné, qualifié par ses adversaires de manquer d’expérience et mal élu. Ce choix a été très mal vécu par les caïques du parti qui sont restés fidèles pendant sa traversée du désert. Son compagnon de fortune, Dr Bocari Treta, qui a cherché à être nommé à la primature sans y parvenir, a très vite saisi le vide laissé par le décès d’IBK. Très vite, il a organisé une série de conférence régionale du parti à travers tout le pays pour mobiliser plusieurs délégués de son côté.
Les troisièmes assises du comité central du parti organisé fin décembre 2021 ont été transformées à une conférence de désignation du candidat du parti à l’élection présidentielle. C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Cette tentative de s’imposer comme le candidat du parti a divisé les héritiers en deux camps qui se sont retrouvés devant les instances judiciaire du pays.
Aujourd’hui, le parti qui est arrivé premier lors des élections communales de 2016 et les législatives 2020 n’est que l’ombre de lui-même. Les clivages, les violations des textes du parti, le mépris envers des militants qui ne partagent pas la position du clan Bocari Treta sont autant de facteurs que les démissionnaires avancent pour justifier leur départ. Le RPM n’échappe pas au scénario qui est arrivé à l’ADEMA au terme du mandat de l’ancien président Alpha Oumar Konaré. A l’approche de la présidentielle de 2002, Ibrahim Boubacar Keïta, en froid avec le président Konaré, avait créé son propre mouvement qui a été transformé en parti politique. Déjà, les nombreux démissionnaires du RPM annoncent pour la plupart leur adhésion à la Convergence 2023. Cette nouvelle reconfiguration se fait sous le silence de la veuve d’IBK et ses deux fils.
Siaka DIAMOUTENE
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