Mali: Bamako refuse toujours de reconnaître l’existence d’un blocus jihadiste autour de Tombouctou

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L’armée malienne indique avoir mené des frappes aériennes ce 6 septembre 2023 près de Tombouctou, contre « des groupes terroristes ». Cela fait un mois que cette ville est l’objet d’un blocus imposé par les jihadistes du Jnim, liés à al-Qaïda. Les autorités maliennes de transition procèdent également à des distributions alimentaires dans la région. Pour autant, Bamako refuse toujours de reconnaître l’existence de ce blocus.

Au Mali, les frappes aériennes ont ciblé des « groupes terroristes », à 35 kilomètres au nord de Tombouctou, selon le communiqué de l’armée malienne diffusé ce 6 septembre 2023. Communiqué qui ne précise pas le lieu. De nombreuses sources locales indiquent que c’est le village d’Agouni qui a été visé. L’armée malienne affirme avoir détruit du matériel servant à fabriquer des bombes artisanales et récupéré des munitions.

Distributions alimentaires

La semaine précédente, le commandant militaire de la zone de Tombouctou annonçait un renforcement des actions sur la ville et sur les axes d’approvisionnement. Outre la réponse militaire, l’État procède actuellement, et comme chaque année, à des distributions alimentaires dans la région de Tombouctou.

Sollicités par RFI, ni le gouvernorat, ni le ministère de la Santé et du développement social, en charge de l’action humanitaire, n’ont apporté de précisions. De sources locales, on parle de plusieurs centaines de tonnes de céréales.

Une aide qui sera précieuse pour les habitants de Tombouctou et des localités environnantes, alors que le blocus imposé par le Jnim sur les marchandises pose des difficultés d’approvisionnement et une hausse des prix de certaines denrées.

Les autorités ne parlent pas de blocus mais d’une « exacerbation des incidents »

Pour autant, les autorités maliennes de transition continuent de nier l’existence de ce blocus. Le commandant militaire, qui a promis la semaine dernière de renforcer les actions à Tombouctou, dénonçait au cours d’une conférence de presse une « campagne médiatique » et des « intoxications ».

Le 4 septembre, le Premier ministre de transition Choguel Maïga a reçu une délégation de ressortissants de la région de Tombouctou. Dans le communiqué publié à l’issue de cette rencontre, le mot « blocus » n’apparaît pas. La Primature reconnaît simplement « l’exacerbation des incidents » sécuritaires qui ont provoqué « des restrictions de l’acheminement de marchandises et la flambée des prix des denrées de première nécessité, voire leur rareté sur les marchés ».

Si Choguel Maïga a estimé au cours de la rencontre qu’il n’existait pas de problème sans solution, selon le communiqué, le chef du gouvernement malien de transition n’a procédé à aucune annonce, ni au cours de la visite des ressortissants de Tombouctou, ni depuis. Et cela alors que le Jnim lui-même a communiqué à deux reprises sur ce blocus, imposé à Tombouctou depuis le 8 août dernier et qui – les populations de Tombouctou s’en rendent bien compte – se poursuit actuellement.

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