Le monde réagit à la mort de Prigojine : «Signal aux élites russes», «pas de surprise», «doutes raisonnables»…

Estimated read time 3 min read

La mort du patron du groupe paramilitaire Wagner Evguéni Prigojine dans un crash d’avion mercredi 23 août préoccupe grandement la communauté internationale. Avec un doute marqué sur le rôle de Vladimir Poutine dans cette disparition.

Si le Kremlin et le ministère de la Défense russe n’ont pas réagi pour l’instant, un conseiller de la présidence ukrainienne, Mykhaïlo Podoliak, a sous-entendu que le chef des mercenaires a pu être éliminé. «L’élimination spectaculaire de Prigojine et du commandement de Wagner deux mois après [leur] tentative de coup d’Etat est un signal de Poutine aux élites russes avant les élections de 2024», a-t-il affirmé sur X (ex-Twitter) Mykhaïlo Podoliak, estimant que «Poutine ne pardonne à personne».

«Je ne sais pas encore tout à fait ce qu’il s’est passé, mais je ne suis pas surpris», a déclaré Joe Biden, à la suite du crash ayant tué Prigojine, son adjoint Dmitri Outkine et huit autres passagers au nord-ouest de Moscou. «Peu de choses ne se passent en Russie sans que Poutine n’y soit pour quelque chose», a poursuivi le président américain.

«C’est par principe une vérité qu’on peut établir» a embrayé ce jeudi matin le porte-parole du gouvernement français, Olivier Véran. Selon lui, «on peut avoir des doutes raisonnables» concernant «les conditions» du crash.

Olivier Véran a également rappelé qu’Evguéni Prigojine est avant tout «l’homme des basses œuvres de Poutine. Ce qu’il a commis est indissociable de la politique de Poutine qui lui avait confié la responsabilité de mener ces exactions à la tête du groupe Wagner». L’homme «laisse derrière lui des charniers. Il laisse derrière lui une pagaille dans une grande partie du globe, je pense à l’Afrique, à l’Ukraine, à la Russie elle-même», a encore insisté le porte-parole du gouvernement.

De son côté, la meneuse de l’opposition bélarusse en exil, Svetlana Tikhanovskaïa, assure que «le criminel Prigojine ne manquera à personne au Bélarus. C’était un meurtrier et il faut s’en souvenir comme tel», a-t-elle écrit sur X (ex-Twitter), estimant que «sa mort pourrait démanteler la présence de Wagner au Bélarus», un pays allié de Moscou.

Les mercenaires de Wagner avaient été exilés au Bélarus à la suite de la rébellion dirigée contre l’état-major russe en juin. Après avoir brièvement capturé des sites militaires dans le sud de la Russie, les hommes de Prigojine s’étaient dirigés vers Moscou. Vladimir Poutine l’avait qualifié de «traître», sans prononcer son nom. Wagner avait rapidement renoncé à cette mutinerie, en plein conflit en Ukraine

Sur le même sujet

+ There are no comments

Add yours